Target abaisse ses prévisions annuelles avec les droits de douanes et le ralentissement de la demande
(Reuters) - Target a revu à la baisse ses perspectives de ventes annuelles mercredi après avoir affiché une forte baisse de ses ventes trimestrielles à magasins comparables, le groupe citant l'affaiblissement de la confiance des consommateurs et l'impact des politiques américaines en matière de commerce.
Le titre était en baisse de 2% dans les échanges avant-Bourse.
Le géant de la vente au détail américain a déclaré anticiper une baisse de 1% à 4% ("low single digits") de ses ventes annuelles, une surprise pour les analystes qui s'attendaient à une hausse de 0,27%, selon les données LSEG.
Target prévoyait auparavant une croissance des ventes nettes d'environ 1%.
Plusieurs entreprises américaines ont suspendu ou abaissé leurs prévisions récemment, citant la stratégie commerciale de l'administration Trump qui a ébranlé les marchés mondiaux.
Ces prévisions contrastent malgré tout avec celles de Walmart, son concurrent, qui a maintenu ses objectifs annuels la semaine dernière mais a décidé d'augmenter ses prix face aux droits de douane.
Interrogés lors d'une conférence de presse sur une possible hausse des prix, les dirigeants de Target n'ont pas dit si cela était envisagé, se contentant d'indiquer qu'ils ajustaient les prix en permanence.
Au premier trimestre, Target a fait état d'une chute de 3,8% de ses ventes comparables tandis que les analystes tablaient sur une baisse de 1,08%.
Les résultats du groupe illustrent la pression que subissent les consommateurs américains, alors que le moral des consommateurs s'est encore effondré en mai et que les prévisions d'inflation à un an ont augmenté.
Target sort d'une année où la croissance régulière de ses ventes a été perturbée, le groupe ayant connu des problèmes de gestion des stocks et, plus récemment, a été confronté à des boycotts et à des poursuites judiciaires liés à ses pratiques en matière de diversité, d'équité et d'inclusion.
Target prévoit un bénéfice annuel ajusté compris entre 7,00 et 9,00 dollars (entre 6,18 et 7,94 euros) par action, contre une prévision précédente de 8,80 à 9,80 dollars. Les analystes attendaient 8,40 dollars.
(Rédigé par Siddharth Cavale à New York et Ananya Mariam Rajesh à Bangalore, version française Etienne Breban, édité par Augustin Turpin)