L'Europe finit dans le rouge, les banques américaines pèsent
par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, les inquiétudes concernant la santé des banques régionales américaines ayant incité les investisseurs à fuir le risque.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,18% à 8.174,20 points. À Francfort, le Dax a reculé 1,76% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,86%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,77%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,91% et le Stoxx 600 a perdu 0,91%.
L'indice de référence européen a pris 0,41% au cours de la semaine, tandis que le CAC 40 a enregistré un gain hebdomadaire de 3,2%, aidé par l'apaisement des tensions politiques en France.
La banque régionale américaine Zions Bancorporation a communiqué jeudi des pertes inattendues dans sa division en Californie, tandis que Western Alliance a dit avoir engagé des poursuites en justice contre l'un de ses emprunteurs, l'accusant de fraude, ce qui a provoqué une débâcle dans le secteur à Wall Street, qui avait pourtant salué les bons résultats de ses grands noms en début de semaine.
Les craintes concernant la santé du système bancaire américain se sont propagées vendredi à l'Asie, puis à l'Europe, où le compartiment bancaire européen a reculé vendredi de 2,42%. En France, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont abandonné entre 2,4% et 5%, parmi les plus fortes baisses du CAC 40, tandis qu'ailleurs en Europe, Deutsche Bank et Barclays ont reculé de 6% et 5,6% respectivement.
Certaines banques régionales américaines ont toutefois publié vendredi des résultats plutôt positifs avant l'ouverture de la Bourse de New York, ce qui a contribué à calmer les actions américaines.
Le front commercial offre également un certain répit, puisque le président américain Donald Trump a déclaré vendredi que le projet d'imposer des droits de douane de 100% sur les produits en provenance de Chine, qu'il avait lui-même évoqué à la fin de la semaine dernière, ne serait pas tenable.
Le locataire de la Maison blanche a également annoncé qu'il rencontrerait son homologue chinois, Xi Jinping, dans deux semaines, un rendez-vous qu'il avait remis en question en raison des tensions commerciales.
VALEURS
À Madrid, les bouleversements du secteur bancaire local ont compté plus que l'actualité des banques américaines. L'action BBVA a grimpé de 5,9% après que la banque espagnole a annoncé la reprise immédiate de ses rachats d'actions à la suite de l'échec de ses efforts visant à convaincre les actionnaires de Sabadell (-6,7%), son concurrent plus petit, de soutenir son offre publique d'achat hostile.
Sur le front des résultats, EssilorLuxottica a été vendredi un grand soutien du CAC 40, progressant de 12,9% après avoir fait état jeudi soir d'un chiffre d'affaires en hausse de 11,7% au troisième trimestre, dans un contexte de forte demande pour les produits tels que les lunettes intelligentes que le groupe d'optique franco-italien développe avec Meta.
L'action du fabricant danois de médicaments amaigrissants Novo Nordisk a perdu 6,3% après que le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que le prix de son traitement allait diminuer.
Le secteur européen de la défense (-3,51%) a également été pénalisé vendredi après que le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine sont convenus d'organiser un nouveau sommet sur la guerre en Ukraine. Thales et Safran ont perdu 3,3% et 1,9% respectivement.
A WALL STREET
La Bourse de New York évolue en ordre dispersé vendredi, partagée entre les craintes concernant la santé des banques régionales américaines et les espoirs commerciaux.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,41%, le Standard & Poor's 500 0,20% et le Nasdaq Composite recule 0,02%.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'inflation dans la zone euro a progressé à 2,2% en septembre, montrent les données définitives publiées vendredi par Eurostat, ce qui devrait renforcer les paris sur le maintien des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) à leur niveau actuel pendant un certain temps.
CHANGES
Le dollar gagne 0,10% face à un panier de devises de référence, mais il se dirige vers sa pire performance hebdomadaire depuis juillet, les tensions commerciales et les signes de risques pour les banques régionales américaines ayant poussé les investisseurs vers des devises refuges telles que le franc suisse et le yen.
L'euro perd 0,13% à 1,1672 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires à long terme de la zone euro ont terminé la séance en légère hausse, après que le président américain Donald Trump a confirmé que sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping était maintenue, et après avoir atteint leur plus bas niveau depuis plusieurs mois en début de journée.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris 0,7 point de base à 2,5768%. Le deux ans a reculé de 0,9 point de base à 1,9135%.
Sur la semaine, les rendements des obligations allemandes ont toutefois enregistré une quatrième baisse hebdomadaire consécutive, les investisseurs recherchant des valeurs refuges dans un contexte marqué par les inquiétudes liées à la fermeture de l'administration fédérale américaine, la recrudescence des tensions commerciales et les signes de tensions dans le secteur bancaire américain.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans prend 2,5 points de base à 4,0011%. Le deux ans gagne 3,1 points de base à 3,4574%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole se sont stabilisés vendredi, tout en enregistrant une perte hebdomadaire en raison des craintes d'une offre excédentaire et alors que le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine s'apprêtent à se rencontrer à nouveau pour discuter de l'Ukraine.
Le Brent prend 0,1% à 61,11 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est stable à 57,46 dollars.
MÉTAUX
Le prix de l'or a atteint vendredi un nouveau sommet à 4.378,69 dollars l'once vendredi, mais a reculé ensuite sous la pression d'un dollar plus fort et des commentaires du président américain Donald Trump selon lesquels des droits de douane de 100% sur la Chine seraient insoutenables.
Il évolue à 4,251 dollars l'once vers 15h40 GMT.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)