L'Europe finit sans grand changement faute de catalyseurs

Publié le 27 Novembre 2025

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L'Europe finit sans grand changement faute de catalyseurs

L'Europe finit sans grand changement faute de catalyseurs

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par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont marqué une pause jeudi après trois séances de nette hausse liée aux anticipations d'une baisse imminente des taux d'intérêt outre-Atlantique.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un léger gain de 0,04% à 8.099,47 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,02% et le Dax allemand a progressé de 0,22%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,02%, tandis que le FTSEurofirst 300 a pris 0,07%. Le Stoxx 600 a gagné 0,12%, soutenu notamment par le secteur de la défense (+0,26%) qui a compensé les pertes enregistrées dans le compartiment de la santé (0,54%).

La séance en Europe a été relativement calme en termes de volume d'échanges en l'absence des investisseurs américains, qui se préparent au long week-end de Thanksgiving. Wall Street est restée fermée ce jeudi et rouvrira vendredi pour une séance écourtée.

Les contrats à terme sur la Bourse de New York anticipent une séance sans grand changement pour vendredi, le Dow Jones, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq étant pratiquement à l'équilibre. Cette perspective prudente est à comparer avec la session mercredi à Wall Street où les actions ont été une nouvelle fois portées par un reflux des craintes liées à une bulle de l'intelligence artificielle (IA), ce qui avait agité les marchés au début du mois.

Faute de nouveaux catalyseurs, les marchés en Europe ont globalement choisi jeudi de consolider les gains récents, donnant lieu à de faibles mouvements, même si l'indice de la volatilité sur l'Eurostoxx 50 <.V2TX< a encore reculé, d'environ 3,5% à moins de 18 points.

"D'ici la fin de l'année, les marchés pourraient évoluer latéralement ou progresser lentement, la baisse attendue des taux de la Fed et la forte saisonnalité faisant de décembre un mois difficile pour les prévisions pessimistes, tandis qu'un rallye de Noël reste une possibilité bien réelle", commente Charu Chanana, stratège en investissements chez Saxo.

VALEURS EN EUROPE

Rémy Cointreau a avancé de 2,62% après avoir exprimé sa confiance dans sa capacité à renouer avec la croissance sur l'exercice 2025/2026. Ses concurrents Pernod Ricard, Diageo et Campari ont pris respectivement 1,99%, 1,48% et 3,16%.

Puma a grimpé de 18,91% alors que les fabricants chinois de vêtements de sport Anta Sports Products et Li Ning étudient des offres d'achat du groupe allemand, selon des sources.

Deutsche Bourse a progressé de 1,81%, JPMorgan étant passé de "neutre" à "surpondérer" sur la banque allemande.

Le promoteur immobilier britannique Unite Group a fini en baisse de 3,48%, après être tombé en séance à un creux de plus de dix ans, à la suite d'un avertissement sur bénéfice 2026.

Le distributeur de mode Debenhams s'est envolé de 56,03% après avoir annoncé anticiper un bénéfice d'exploitation ajusté annuel supérieur à celui de l'an dernier.

LES INDICATEURS DU JOUR

La croissance des prêts aux entreprises a augmenté en octobre de 2,9% sur un an, selon les données publiées par la Banque centrale européenne (BCE).

Le sentiment économique en zone euro s'est amélioré comme prévu en novembre avec un indice à 97,0, selon les données de la Commission européenne.

CHANGES

Le dollar recule de 0,04% face à un panier de devises de référence, s'acheminant vers sa plus forte baisse hebdomadaire en quatre mois dans un contexte d'espoir de baisse des taux d'intérêt et de pressions accrues en faveur du remplacement de l'actuel président de la Fed, Jerome Powell, par un conseiller économique de Donald Trump, Kevin Hassett. Le billet vert revient ainsi jeudi d'un sommet de six mois atteint la semaine dernière.

L'euro est pratiquement stable, à 1,1598 dollar (+0,03%), alors que les "minutes" de la dernière réunion de la BCE montre que les responsables de l'institution n'ont pas observé d'urgence à baisser les taux directeurs le mois dernier en raison d'une incertitude exceptionnellement élevée.

La livre sterling s'échange à 1,3240 dollar (+0,01%), après cinq séances consécutives de hausse liée aux anticipations sur le budget britannique, dont la présentation mercredi a atténué certaines inquiétudes concernant les finances publiques. Les analystes estiment toutefois que les inquiétudes sur la croissance et la politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) devraient maintenir la livre sous pression.

Le Bitcoin remonte de 1,48% à 91.522,19 dollars, en passe d'interrompre une série de quatre semaines de repli, avec à ce stade un gain hebdomadaire de près de 3%.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini pratiquement inchangé, à 2,6775%, après des variations dans une fourchette étroite de 2,668% à 2,690%.

Le compte rendu de la réunion des 29 et 30 octobre de la BCE montre que l'institution n'est pas pressée de baisser ses taux, tandis que Martins Kazaks, membre du comité de politique monétaire de la BCE, a déclaré jeudi qu'il était prématuré de discuter d'une nouvelle baisse des coûts d'emprunt car l'inflation en zone euro pourrait encore être plus élevée que prévu.

Le marché obligataire américain est resté fermé, mais les opérateurs intègrent désormais dans leurs calculs une probabilité de 85% d'une baisse des taux le mois prochain, contre seulement 30% une semaine auparavant, selon l'outil FedWatch de CME.

PÉTROLE

Le marché pétrolier monte jeudi alors que les opérateurs attendent des éclaircissements sur les pourparlers russo-ukrainiens. Vladimir Poutine a déclaré jeudi que les grandes lignes du plan américain pour l'Ukraine pourraient servir de base à de "futurs accords", tout en excluant de signer un document avec les autorités "illégitimes" de Kyiv et en affirmant que l'avancée des forces russes s'accélère.

Le Brent progresse de 0,27% à 63,3 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,44% à 58,90 dollars.

A SUIVRE VENDREDI:

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

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