Pré-ouverture
Wall Street vue sans direction, l'Europe hésite en attendant les annonces de l'Elysée
publié le 10/10/2025
par Diana Mandia
(Reuters) - Wall Street est attendue sans direction et les Bourses européennes évoluent sur de faibles variations vendredi à mi-séance, la prudence dominant alors que le président français Emmanuel Macron doit annoncer le nom du nouveau Premier ministre dans les prochaines heures. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,06% pour le Dow Jones, mais en baisse de 0,01% pour le Standard & Poor's-500 et pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 grappille 0,03% à 8.043,80 points vers 10h48 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,18% et à Londres, le FTSE 100 cède 0,10%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 0,15%.
L'attention des marchés se porte à nouveau ce vendredi sur la France, où le président Emmanuel Macron doit annoncer dans la journée la nomination d'un nouveau Premier ministre après la démission, lundi, de Sébastien Lecornu, ce qui a plongé la deuxième économie de la zone euro dans une nouvelle crise politique.
La démission soudaine du locataire de Matignon, qui n'était en poste que depuis moins d'un mois, a fait reculer le CAC 40 et exploser les rendements de la dette souveraine française en début de semaine, et avec eux le "spread" entre l'OAT et le Bund allemand à 10 ans. Toute annonce de l'Elysée sera donc très surveillée par les marchés, peu friands de l'incertitude qui a régné ces derniers jours.
"À court terme, ce sera une évolution positive pour le marché boursier français, car cela supprime une partie de la prime de risque", a déclaré Daniela Hathorn, analyste de marché senior chez Capital.com.
En raison des turbulences de cette semaine, le CAC 40 s'achemine vers une perte hebdomadaire, tandis que son homologue de Francfort devrait enregistrer des gains. Le STOXX a pour sa part atteint un sommet en début de semaine, dans un contexte de paris croissants d'assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et l'optimisme envers l'IA.
La séance est par ailleurs pauvre en données économiques et résultats financiers en Europe, et le compte rendu de la réunion de politique monétaire des 10 et 11 septembre de la Banque centrale européenne (BCE), publié jeudi, n'a réservé aucune surprise: l'institution ne devrait pas se presser de réduire à nouveau les taux directeurs, même si le niveau d'incertitude reste exceptionnellement élevé.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les données sur la confiance des consommateurs publiées par l'Université du Michigan (flash) pour obtenir de nouveaux indices sur l'économie, alors que le "shutdown" de l'administration fédérale se poursuit.
VALEURS EN EUROPE
Aux valeurs, Stellantis progresse de 0,61% après avoir annoncé vendredi une hausse de 13% de ses facturations consolidées au troisième trimestre, tandis que son concurrent allemand Mercedes avance de 2% après une conférence avec les analystes la veille.
Le compartiment automobile est en hausse de 0,83%.
Technip Energies et Nexans reculent de 5,8% et 3,1% respectivement après qu'Exane BNP Paribas a dégradé ses recommandations sur ces deux valeurs.
ArcelorMittal recule pour sa part de 3,12%, Goldman Sachs ayant abaissé sa recommandation sur le titre à "neutre" contre "acheter".
Ailleurs en Europe, le développeur allemand de parcs éoliens et solaires Energiekontor abandonne 18% après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice pour 2025.
TAUX
Les rendments à long terme sont en baisse vendredi dans la zone euro, en attendant les annonces politiques en France.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence dans la zone euro, cède 2,9 points de base à 2,6752% tandis que celui de l'OAT française à dix ans perd 3,7 points de base à 3,4905%.
L'écart de rendement entre les obligations allemandes à 10 ans et les obligations françaises de même échance, qui reflète la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française, ressort pour sa part à 81,30 points de base, après avoir atteint en début de semaine son plus haut niveau depuis le 13 janvier, à plus de 88 points. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule de 3,9 points de base à 4,1092%. Le deux ans perd à son tour 1,9 point de base à 3,5805%.
CHANGES
L'euro grappille un peu de terrain (+0,14%) à 1,1579 dollar mais se dirige vers sa plus forte baisse hebdomadaire en 11 mois, les troubles politiques en France ayant pesé sur la monnaie unique au cours des derniers jours.
Le dollar perd quant à lui 0,25% face à un panier de devises de référence, même s'il devrait enregistrer sa plus forte hausse hebdomadaire en un an.
Le yen japonais s'apprête pour sa part à enregistrer sa plus forte baisse hebdomadaire depuis un an en raison de la diminution rapide des chances d'une hausse des taux à court terme par la Banque du Japon (BoJ). A surveiller dans les prochains jours, l'impact de l'annonce du retrait du parti centriste Komeito, allié de longue date du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, de la coalition gouvernementale.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en baisse, la prime de risque du marché s'étant estompée après qu'Israël et le Hamas se sont mis d'accord sur la première phase d'un plan visant à mettre fin à la guerre à Gaza.
L'accord de cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne est entré en vigueur ce vendredi, a annoncé l'armée israélienne.
Le Brent perd 1,24% à 64,41 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,25% à 60,74 dollars.
(Rédiger par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)