Interview de William Gouesbet : PDG de Kerlink

William Gouesbet

PDG de Kerlink

Kerlink a toujours su anticiper et intégrer dans son offre les technologies gagnantes de l'internet des objets

Publié le 11 Mai 2016

Kerlink, spécialiste de "l'internet des objets", s'introduit en bourse. Présentez-nous votre société...
Nous avons créé la société Kerlink en 2004 dans le but de proposer des produits et services dans le monde des objets connectés. A l'époque les solutions s'appuyaient sur des technologies traditionnelles de remontée de données, via une carte SIM et le réseau classique des opérateurs télécom. En 2011 est apparue la technologie longue portée-bas débit qui a permis le développement de réseaux dédiés aux objets connectés, tout en réduisant les coûts de communication. Nous founissons l’ensemble des équipements et des services permettant de déployer et de piloter ces nouveaux réseaux, aujourd'hui installés massivement à travers le monde. Nous avons déjà réalisé 50 000 installations d'infrastructures réseau pour 120 clients (Grdf, Erdf, Bouygues, Orange, Swisscom, Médiamétrie). Nous travaillons par exemple avec GrDF sur la remontée des données de ses compteurs intelligents. Notre offre s'étend également aux logiciels de gestion de la performance et des réseaux. Notre chiffre d'affaires a été multiplié par trois en deux ans, à 7,4 millions d'euros en 2015, et nous anticipons la poursuite de cette forte croissance.

Le français Sigfox, dirigé par Anne Lauvergeon, semble avoir pris une longueur d'avance dans le déploiement de réseaux basse consommation, notamment aux Etats-Unis. Comment comptez-vous vous imposer sur ce marché ?
Sigfox est un opérateur de réseaux ioT tandis que nous sommes un fournisseur de technologies pour le compte des opérateurs qu’ils soient publics -opérateurs de télécommunications- ou privés -entreprises, collectivités-. Au-delà de cette différence, nous ne sommes pas enfermés dans une technologie. Kerlink a toujours su anticiper et intégrer dans son offre les technologies gagnantes sur ses différents marchés (WmBus, GPRS, futurs réseaux cellulaires GSM, LTE...). Aujourd’hui nous sommes en pointe sur la technologie LoRa, protocole réseau en phase d’adoption massive par les opérateurs, les entreprises et les collectivités (une technologie concurrente de celle de Sigfox, ndlr). Cette position forte au cœur de l’écosystème LoRa constitue aujourd’hui un solide moteur pour la croissance. A ce jour, Kerlink est déjà retenu dans plus de 50 projets pilotes à travers le monde.

Quelles sont vos ambitions à l'international ?

En 2015 l'international a représenté 20% de notre chiffre d'affaires mais cette part est appelée à progresser rapidement. Nous avons ouvert une filiale à Singapour en 2015 et prévoyons l'ouverture d'une autre aux Etats-Unis en 2016. L'introduction en bourse doit nous permettre de soutenir ce développement et de nouer des partenariats avec de gros acteurs du secteur télécom.

Quels sont vos relais de croissance en dehors des opérateurs télécom ?
La société a l’ambition de creuser l’écart sur ses offres avec le lancement de nouveaux équipements et de services innovants comme la géolocalisation sans GPS permettant à ses clients de piloter à moindre coût leurs parcs d’objets connectés. Ces nouvelles solutions ont pour objectif de démultiplier le potentiel de conquête, notamment sur les marchés du tracking et de la gestion de flotte d’équipements mobiles. Commercialisées sous forme d’abonnement, elles devraient permettre à Kerlink de renforcer la contribution de ses revenus récurrents. Une offre clé en main à destination des fabricants d’objets connectés est également en cours de lancement. Les premiers contrats sont déjà signés avec des revenus attendus dès 2016.

Pour souscrire à l'introduction en bourse de Kerlink, voir les modalités ici.

Propos recueillis par François Schott