La BCE va surveiller les taux bancaires pour détecter des signes de stress, dit Lagarde

Publié le 22 Mars 2023

Copyright © 2025 Reuters

La BCE va surveiller les taux bancaires pour détecter des signes de stress, dit Lagarde

La BCE va surveiller les taux bancaires pour détecter des signes de stress, dit Lagarde

-

FRANCFORT (Reuters) - Les hausses des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) commencent à peine à produire leurs effets sur l'économie, mais ces effets pourraient s'intensifier sur fond de turbulences dans le secteur bancaire, a déclaré mercredi Christine Lagarde, la présidente de l'institution.

Alors que les investisseurs se demandent si la BCE sera en mesure de continuer à relever le coût du crédit pour lutter contre l'inflation après la fermeture de deux banques américaines et le sauvetage d'urgence de Credit Suisse, Christine Lagarde a également souligné que la BCE pourrait se montrer plus agressive si les banques deviennent plus réticentes à prendre des risques et commencent à imposer des taux plus élevés pour des emprunts.

"Si, par exemple, les banques commencent à appliquer un 'écart d'intermédiation' plus important alors la riposte (de la BCE) deviendra plus forte", a-t-elle déclaré faisant référence à l'écart entre ses taux et ceux exigés par les banques sur un emprunt de n'importe quel montant ou durée.

Christine Lagarde a par ailleurs réaffirmé la détermination de la BCE à ramener l'inflation en zone euro, ressortie le mois dernier à 8,5% en rythme annuel, autour de 2%, et a noté que les hausses du coût du crédit décidées jusqu'ici commençaient à peine à se répercuter sur l'économie.

"Pour que les pressions inflationnistes s'atténuent, il est important que notre politique monétaire fonctionne de manière robuste dans le sens d'une restriction", a-t-elle dit. "Et ce processus commence seulement à prendre effet aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Depuis juillet, la BCE a relevé son taux de dépôt de 350 points de base, à 3%, ce qui représente un rythme inédit depuis la création de la zone euro. Une nouvelle hausse, qui pourrait culminer à 3,5%, est attendue par les marchés financiers dans le courant de l'année, après celle décidée ce mois-ci de 50 points de base.

L'inflation dans la région, qui a touché un pic à 10,6 % en octobre dernier, ralentit mais, hors énergie, elle continue d'afficher une croissance soutenue.

S'exprimant après Christine Lagarde au cours du même événement à Francfort, Philip Lane, chef économiste de la BCE, a dit cependant anticiper une baisse des prix sous-jacents au fil du temps, le repli des coûts du carburant étant susceptible de se répercuter sur d'autres secteurs.

"Il y a des raisons de croire, en examinant l'effet indirect de l'énergie sur l'indice de référence (...) que des données suggèrent que les mesures de l'inflation sous-jacente vont s'atténuer avec le temps", a-t-il déclaré.

Il a cependant souligné que cette prévision reposait sur une croissance des salaires qui atteindrait son pic cette année.

(Reportage Francesco Canepa et Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

2023-03-22T111541Z_1_LYNXMPEJ2L0E2_RTROPTP_1_ECB-POLICY.JPG urn:newsml:onlinereport.com:20230322:nRTROPT20230322111541LYNXMPEJ2L0E2 La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde à Francfort OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20230322T111541+0000 20230322T111541+0000

Reuters