L'Opep+ entame ses réunions, des baisses de production en vue
par Ahmad Ghaddar, Alex Lawler et Maha El Dahan
LONDRES (Reuters) - L'Opep et ses alliés ont entamé samedi une série de réunions de deux jours qui pourraient déboucher sur une nouvelle réduction de leur production, de l'ordre d'un million de barils par jour (bpj), ont déclaré des sources à Reuters, alors que l'organisation fait face à une baisse des cours du pétrole et une offre potentiellement excédentaire.
L'Opep+, qui regroupe l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés emmenés par la Russie, produit environ 40% du brut mondial. Ses décisions ont en conséquence un impact majeur sur les cours du pétrole tombés autour de 70 dollars le baril.
Selon les sources, les baisses de pompage font partie des options qui seront débattues dimanche, lors de la réunion ministérielle de l'organisation à 14h00 (12h00 GMT) à Vienne.
Ces réductions pourraient représenter un million de bpj.
L'Opep+ a déjà annoncé début avril de nouvelles baisses de production pour un volume total d'environ 1,6 million de bpj qui s'ajoutent à une réduction de production de deux millions de bpj décidée en octobre dernier pour la période de novembre 2022 à fin 2023.
Si elle était approuvée, cette diminution supplémentaire porterait à 4,6 millions de bpj le volume total des baisses de production de l'Opep+, soit 4,5% de la demande mondiale.
"Ce chiffre est prématuré, nous n'avons pas encore abordé ces questions", a déclaré samedi à la presse le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani, interrogé sur une éventuelle réduction d'un million de bpj.
Habituellement, les décisions de l'Opep+ en matière de réduction de la production prennent effet le mois suivant leur annonce, mais les ministres peuvent également convenir d'une mise en oeuvre ultérieure.
Les pays occidentaux accusent l'Opep+ de manipuler les cours du brut et de peser sur l'activité économique par des prix de l'énergie élevés.
Les responsables de l'Opep répondent que l'assouplissement monétaire décidée par la plupart des pays occidentaux durant la décennie écoulée a nourri l'inflation et contraint les pays producteurs de pétrole à agir pour préserver la valeur de leur principal bien d'exportation.
ANNONCE SURPRISE
"Nous attendons avec impatience une résolution qui garantira de manière durable l'équilibre entre l'offre et la demande", a déclaré le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazroui.
Les ministres, qui se sont rencontrés à 11h00, se sont adressés à la presse depuis leurs hôtels à Vienne, l'Opep ayant refusé l'accès à son siège aux journalistes de Reuters et d'autres médias.
L'annonce surprise du mois d'avril n'a provoqué qu'une brève hausse du prix du baril, les interrogations sur les perspectives de la croissance mondiale continuant de peser sur les cours.
Le baril de Brent s'affichait vendredi à 76 dollars.
L'Agence internationale de l'énergie prévoit que la demande mondiale augmentera davantage au second semestre 2023, ce qui pourrait soutenir les cours du brut.
Les analystes de JP Morgan estiment cependant qu'il y a "tout simplement trop d'offre" au regard de la production des Etats-Unis dans le pétrole de schiste et des exportations russes plus élevées que prévu.
(Reportage Ahmad Ghaddar, Alex Lawler, Maha El Dahan etJulia Payne; rédigé par Dmitry Zhdannikov; version française Claude Chendjou et Jean-Stéphane Brosse)
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