Grande-Bretagne/PMI: L'activité du secteur privé à un creux de sept mois
LONDRES (Reuters) - L'activité des entreprises britanniques croît au rythme le plus lent depuis que l'économie est entrée en récession l'année dernière, certaines sociétés ayant décidé de mettre en suspens leurs décisions importantes jusqu'à la fin des élections législatives du 4 juillet, montre une enquête publiée vendredi.
D'après les sondages, le parti travailliste d'opposition de Keir Starmer devrait revenir au pouvoir pour la première fois depuis 2010, alors que les conservateurs du Premier ministre sortant Rishi Sunak se dirigent vers une défaite historique.
Dans sa version préliminaire, l'indice PMI composite CIPS UK, compilé par S&P Global, est tombé à 51,7 en juin, son plus bas niveau depuis novembre 2023, après 53,0 en mai. Il est en dessous de toutes les prévisions ressorties dans l'enquête Reuters auprès des économistes.
"Le ralentissement reflète en partie l'incertitude entourant l'environnement économique à l'approche des élections législatives, de nombreuses entreprises observant un hiatus dans la prise de décision dans l'attente d'une clarté sur les choix politiques", note Chris Williamson, chef économiste chez S&P Global.
Keir Starmer s'est dit "favorable aux entreprises et aux travailleurs" et qu'il voulait que le parti travailliste soit "le parti de la création de richesses", mais toutes les entreprises ne devraient pas en bénéficier.
Le géant norvégien de l'énergie Equinor a suspendu son offre de cession d'une participation dans le projet pétrolier géant de Rosebank, en mer du Nord, en raison de l'incertitude politique.
Le parti travailliste s'est engagé à bloquer les nouvelles licences d'exploration pétrolière et gazière et à augmenter les taxes sur les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur de l'énergie.
Le ralentissement de l'activité du secteur privé en Grande-Bretagne, observé en juin, est lié à une baisse de l'indice PMI des services, qui est passé de 52,9 à 51,2, tandis que l'indice PMI du secteur manufacturier, a légèrement augmenté, passant de 51,2 en mai à 51,4 en juin, son plus haut niveau depuis deux ans.
Ces chiffres pointent vers une croissance trimestrielle du produit intérieur brut (PIB) de 0,10%, estime Chris Williamson.
La Banque d'Angleterre (BoE) a revu jeudi à la hausse ses prévisions de croissance pour le deuxième trimestre, à 0,5%, et a indiqué que les enquêtes auprès des entreprises suggéraient une croissance trimestrielle sous-jacente d'environ 0,25%, ce qui est faible par rapport aux normes historiques, même s'il représente une amélioration par rapport à 2023.
La BoE a maintenu ses taux directeurs inchangés, mais certains responsables de la banque ont déclaré que leur décision avait été "finement équilibrée", ce qui a renforcé les attentes des économistes quant à une réduction des taux en août.
Les données PMI montrent cependant que les entreprises ont augmenté leurs prix au rythme le plus rapide en quatre mois et que les coûts des intrants ont accéléré en raison des goulets d'étranglement dans le transport maritime mondial.
"Si le ralentissement de la croissance économique peut s'avérer temporaire, si les entreprises réagissent positivement aux politiques annoncées par le nouveau gouvernement, la persistance des pressions inflationnistes sous-jacentes (...) semble encore quelque peu s'enraciner", écrit Chris Williamson.
(Rédigé par Andy Bruce; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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