L'Europe attendue en rebond, la trajectoire américaine demeure floue
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont attendues en rebond à l'ouverture lundi, les investisseurs se repositionnant après un rapport sur l'emploi moins bon qu'espéré aux États-Unis vendredi, ce alors que la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) se profile.
Les contrats à terme suggèrent une ouverture en progression de 0,49% pour le CAC 40 parisien, contre une hausse de 0,66% pour le FTSE à Londres, une poussée de 0,42% pour le Dax à Francfort, et une revalorisation de 0,51% pour l'EuroStoxx 50.
Les données issues du rapport mensuel sur l'emploi pour le mois d'aout sont apparues contradictoires : si le nombre d'emploi créés a été plus faible que prévu, le taux de chômage a été plus faible que prévu, tandis que les pressions salariales demeurent fortes.
Le rapport mensuel n'a donc pas permis aux investisseurs de porter un diagnostic clair sur la santé de l'économie américaine, et la question de l'ampleur de la première baisse de taux de la Réservé fédérale est donc toujours incertaine: jeudi, les investisseurs attendaient 33,8 points de base d'assouplissement pour septembre, contre 32,2 lundi.
Les chiffres de l'inflation CPI, dernière publication d'importance avant la prochaine réunion de la banque centrale, le 18 septembre, seront donc essentiels aux anticipations de taux.
En l'absence de direction nette, les marchés pourraient continuer à se montrer volatiles.
Les opérateurs en zone euro commenceront par ailleurs à se préparer à la prochaine décision de la BCE, attendue jeudi, et qui devrait déboucher sur une baisse des taux directeurs de 25 points de base, selon les marchés monétaires.
"L'issue de la réunion de la BCE de jeudi est facile à prévoir : une nouvelle baisse des taux de 25 points de base", résume Klaus Baader, chef économiste de Société Générale CIB.
"Mais les membres de la BCE devront se positionner sur des perspectives délicates, caractérisées par des salaires et une inflation des services stables malgré une croissance plus faible, en particulier dans le secteur manufacturier", ajoute l'économiste.
À WALL STREET
La Bourse de New York a fini en forte baisse vendredi après la publication du rapport mensuel sur le marché du travail américain, montrant un nombre d'emplois moins élevé que prévu, qui fait peser l'incertitude quant à une baisse des taux d'intérêt par la Fed.
L'indice Dow Jones a cédé 1,01%, ou 410,34 points, à 40.345,41 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 94,99 points, soit 1,73% à 5.408,42 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 436,83 points, soit 2,55% à 16.690,832 points.
Le Dow Jones et le Standard & Poor's ont enregistré leur plus forte baisse hebdomadaire depuis mars 2023, alors qu'il faut remonter à janvier 2022 pour observer une telle chute pour le Nasdaq.
EN ASIE
La Bourse japonaise recule dans le sillage du repli de Wall Street et des très grandes capitalisations. L'indice Nikkei décline de 0,77% à 36.110,29 points. Le Topix, plus large, cède 0,87% à 2.574,90 points.
Le secteur des semi-conducteurs affiche la plus forte baisse du Nikkei, le fabricant d'équipements de test de puces Lasertec abandonndant 5,3%, contre 4,1% pour le fabricant de puces Renesas Electronics.
Les actions chinoises touchent un plus bas de sept mois, les chiffres de l'inflation publiés lundi faisant craindre que l'économie chinoise n'entre en déflation. L'indice hongkongais Hang Seng décline de 1,95%, le SSE Composite de Shanghai recule de 0,97%, le CSI 300 décroît de 1,04%.
TAUX
Les rendements américains consolident après quatre séances consécutives de repli.
Le rendement du Treasury à dix ans prend 3,6 pb à 3,7456%, tandis que le rendement du titre à deux ans progresse de 4,6 pb à 3,6956%.
CHANGES
Le yen s'érode face au dollar après avoir rebondi de 2,7% au cours de la semaine dernière face au billet vert, les investisseurs digérant les dernières données américaines.
En Asie, le yen décline de 0,45% à 142,91 yens pour un dollar, le dollar australien est stable à 0,667 dollar.
Le dollar gagne 0,17% face à un panier de devises de référence, l'euro s'érode de 0,08% à 1,1074 dollar, et la livre sterling perd 0,06% à 1,3115 dollar.
PÉTROLE
Le baril est en hausse après avoir perdu 10% au cours de la semaine précédente, les météorologues américains prévenant qu'un ouragan risquait de se former dans le golfe du Mexique, où se concentre l'essentiel de la production américaine.
Le Brent progresse de 1,27% à 71,96 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 1,34% à 68,58 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron)
2024-09-09T054842Z_1_LYNXMPEK8804F_RTROPTP_1_BRITAIN-EU-MARKETS.JPG urn:newsml:onlinereport.com:20240909:nRTROPT20240909054842LYNXMPEK8804F Des traders à Londres OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20240909T054842+0000 20240909T054842+0000