L'Europe finit dans le vert, les espoirs se concentrent sur la réunion de la BCE
par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, portées par la perspective d'une deuxième réduction des taux d'intérêt dans la zone euro lors de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,99% à 7.425,26 points. À Francfort, le Dax a avancé de 0,71% et à Londres, le FTSE 100 a pris 1,09%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une hausse de 0,80%, le FTSEurofirst 300 de 0,81% et le Stoxx 600 de 0,76%.
Principal rendez-vous de politique monétaire de la semaine, la réunion de la BCE devrait se conclure jeudi par une baisse de 25 points des taux d'intérêt dans la zone euro, la deuxième depuis juin, ce qui a profité lundi aux marchés boursiers après une série de séances difficiles qui se sont terminées vendredi par la pire journée pour le STOXX depuis plus d'un an.
Si l'ampleur de la réduction ne devrait pas réserver de grandes surprises, la trajectoire de la politique monétaire au-delà reste incertaine et les commentaires de Christine Lagarde, présidente de la BCE, sur la possibilité de nouvelles réductions en octobre et en décembre seront suivis de près.
"Il est quasi certain que la BCE baisse ses taux à 3,5%. Mais elle ne s'engagera probablement pas clairement sur la suite, car les prévisions macro ne devraient pas être nettement révisées et les craintes sur la persistance de l'inflation dans les services et les salaires restent importantes", souligne pour sa part LBP AM.
Preuve des défis persistants, le moral des investisseurs dans la zone euro a reculé pour le troisième mois consécutif en septembre, touchant son plus bas niveau depuis janvier sur fond d'inquiétudes économiques, selon une enquête publiée lundi.
En France, deuxième économie du bloc, l'Insee a abaissé lundi de 0,5 à 0,4% sa prévision de croissance au troisième trimestre, citant les incertitudes liées à la situation politique et le ralentissement prolongé de l'économie allemande, malgré l'effet positif ponctuel des Jeux olympiques et paralympiques.
La semaine sera par ailleurs riche en données qui alimenteront le débat sur la résilience de l'économie et les progrès dans la lutte contre l'inflation, avec la publication notamment des chiffres de l'inflation en Allemagne, en Espagne et en France et des données sur l'emploi et le PIB au Royaume-Uni.
Outre-Atlantique, les investisseurs digèrent encore le rapport sur l'emploi du mois d'août, qui n'a pas donné de réponse définitive quant à l'ampleur du ralentissement du marché du travail américain et qui a laissé ouverte la question de savoir si la Réserve fédérale réduira ses taux de 25 ou 50 points de base.
"Il ne fait aucun doute que l'économie américaine ralentit, mais de la même manière, il n'y a aucune raison de parler d'un atterrissage brutal pour l'instant", signale Kit Juckes, analyste de Société générale.
Les opérateurs estiment désormais à 73% la probabilité d'une réduction de 25 points de base des taux de la Fed la semaine prochaine, selon les données de CME Group.
Dans ce contexte, les données sur l'inflation américaine attendues mercredi seront particulièrement surveillées.
VALEURS
À Paris, le luxe a été pénalisé à nouveau par les inquiétudes sur le ralentissement de la demande chinoise. Kering a signé lundi la plus forte baisse du CAC 40 et abandonné 2,5% après des abaissements de recommandation de Barclays et RBC, qui évoquent tous deux les difficultés de la marque Gucci.
Le secteur des voyages a pris 2,18%, aidé par le gain du groupe de jeux britannique Entain (+5,9%), qui a dit que le deuxième semestre de cette année avait commencé mieux que prévu.
À Francfort, Adidas AG a perdu 3% après l'abaissement par Barclays de sa recommandation sur la valeur à "sous-pondérer".
HSBC, qui selon l'agence Bloomberg envisage de fusionner ses divisions de banque commerciale et de banque d'investissement pour supprimer les doublons au sein du groupe et réduire ses coûts, a gagné 1,9%.
A WALL STREET
À l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 1,41%, le Standard & Poor's 500 1,06% et le Nasdaq Composite 0,84%, portés par les espoirs d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine et après la forte baisse de vendredi en raison des données mitigées sur l'emploi.
Boeing, qui a conclu un accord avec un syndicat dans la région de Seattle et de Portland lui permettant de désamorcer un appel à la grève le 13 septembre, avance de 3,7%.
CHANGES
Le billet vert se renforce alors que les opérateurs parient de plus en plus sur une baisse de 25 points de baisse des taux de la Fed la semaine prochaine, plutôt que sur une réduction agressive de 50 points.
Le dollar gagne 0,36% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro perd 0,35% à 1,1044 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont terminé la séance en légère baisse après avoir enregistré des gains pendant la majeure partie de la journée, les opérateurs pariant sur les baisses de taux à venir de la BCE et de la Fed.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a baissé de 0,4 point de base à 2,1680%. Le deux ans a reculé pour sa part de 1,5 point de base à 2,2130%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans perd 0,8 point de base à 3,7023%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent lundi et récupèrent une partie de leurs lourdes pertes de la semaine précédente alors qu'un potentiel ouragan s'approche de la côte du Golfe du Mexique et pourrait perturber la production.
Le Brent progresse de 0,75% à 71,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,11% à 68,42 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá)
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