France: Une nouvelle taxe sur EDF pénaliserait ses investissements, prévient son PDG
PARIS (Reuters) - La mise en oeuvre d'un projet de nouvelle taxe sur les grands producteurs d'électricité en France visant principalement EDF pénaliserait a minima les investissements du groupe, a déclaré mercredi son PDG, Luc Rémont.
Ce projet, élaboré par le précédent gouvernement et que le nouvel exécutif pourrait reprendre à son compte pour redresser la situation budgétaire du pays, taxerait les centrales de plus de 260 mégawatts (MW) et rapporterait jusqu'à 3 milliards d'euros environ, ont indiqué des sources début septembre.
"Si une telle disposition était votée, il est clair qu'il y aurait des conséquences sur le plan d'investissement, au moins, d'EDF, et peut-être sur davantage d'éléments de notre stratégie", a déclaré Luc Rémont devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
"Pour autant, à ma connaissance, il n'y a pas de décision de prise et donc nous restons au contact de l'ensemble des pouvoirs publics sur ce sujet", a-t-il ajouté.
Luc Rémont a également déclaré qu'il avait "bon espoir" d'aboutir fin 2024 à un accord avec le gouvernement concernant le financement de nouveaux réacteurs nucléaire en France.
Ce projet, qui concerne six réacteurs de type EPR2 sur trois sites existants - à Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain) -, a été annoncé par Emmanuel Macron début 2022. Mais il n'a pas encore fait l'objet d'une commande ferme de la part de l'Etat et son financement, qui doit inclure des aides publiques, reste à définir.
Luc Rémont a précisé que des discussions avec la Commission européenne devraient pouvoir commencer début 2025 concernant ce plan de financement et que des "garanties" seraient données à Bruxelles pour éviter que l'aide apportée "ne bénéficie à d'autres activités" d'EDF, afin qu'elle ne soit pas "un motif de démantèlement" du groupe.
"C'est un sujet assez lourd sur le plan technique - et évidemment sur le plan financier et budgétaire pour la puissance publique - mais je pense que, sur les principes, nous sommes bien engagés", a-t-il dit.
EDF se fixe comme objectif de faire émerger une demande d'électricité supplémentaire de 150 térawatts-heure (TWh) en France dans le cadre des efforts de décarbonation du pays, a également déclaré Luc Rémont.
Le PDG a cependant souligné que la consommation d'électricité en France restait aujourd'hui à un niveau comparable à celle de 2005, avec "un certain nombre de nouveaux usages d'électricité qui émergent mais qui pour l'instant ne se traduisent pas par un enlèvement (...) massif par rapport à ce que nous avions il y a une vingtaine d'années".
"Le premier pilier du projet d'entreprise d'EDF, c'est de faire réussir une conversion électricité de 150 TWh, c'est-à-dire une augmentation d'un tiers de la consommation nationale sur base de décarbonation", a-t-il dit.
La consommation d'électricité a baissé de 3,2% à 445 TWh en France en 2023 en raison d'actions volontaires de sobriété mais aussi à cause de l'inflation.
(Reportage Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer)
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