Six responsables de la BCE soutiennent le principe d'un rapprochement entre UniCredit et Commerzbank
FRANCFORT (Reuters) - Six responsables de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) sont largement favorables à un rapprochement entre UniCredit et Commerzbank et considèrent que l’opposition de Berlin à un tel accord va à l'encontre du principe de l'intégration européenne, ont-ils déclaré à Reuters.
Le gouvernement allemand fait pression sur UniCredit pour qu'il abandonne son projet de fusion avec Commerzbank, critiquant les tactiques "agressives" de la banque italienne et soutenant les efforts de la deuxième banque allemande pour rester indépendante.
Des conversations avec une demi-douzaine des 26 décideurs politiques de la BCE, qui auront le dernier mot sur la finalité d’un éventuel accord, ont révélé une certaine frustration face à l'attitude de l'Allemagne, qualifiée par certains d'hypocrite.
Berlin soutient en effet la création d’une union bancaire dans l’Union européenne, de champions régionaux dans d’autres secteurs comme la défense et défend le principe du marché libre dans des domaines comme la politique monétaire.
Tous ont parlé sous le couvert de l'anonymat, n’étant pas autorisés à faire des commentaires sur des banques commerciales.
Les responsables politiques se sont déclarés en principe favorables à un accord permettant de créer un groupe bancaire plus important opérant dans plusieurs pays européens, un objectif de longue date de la BCE qui joue le rôle de superviseur des plus grandes banques de la zone euro.
La BCE ne peut pas faire grand-chose pour influencer l'issue du bras de fer politique si ce n'est réaffirmer l'importance d'une union bancaire, ont-ils nuancé.
Un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.
UniCredit, dont la valeur de marché est trois fois supérieure à celle de Commerzbank, cherche à obtenir l'approbation de la BCE pour porter sa participation dans la banque allemande à 29,9%, après l'avoir portée à près de 21% par le biais d'un mélange d'actions et de produits dérivés.
Cette décision sera prise par le conseil de surveillance de la BCE, présidé par l'Allemande Claudia Buch, qui comprend des représentants de 21 pays et se concentre sur les aspects prudentiels tels que le capital, la liquidité, les plans d'entreprise et la gouvernance.
Le conseil des gouverneurs de la BCE, composé de la présidente Christine Lagarde, de cinq membres du conseil et des gouverneurs des banques centrales des 20 pays de la zone euro, aura ensuite le dernier mot, dans le cadre d'une "procédure de non-objection".
Les sources n’ont pas encore vu les détails des plans d'UniCredit, un élément crucial pour obtenir leur soutien final dans une décision qui n'interviendra pas avant plusieurs semaines, ont-elles indiqué.
(rRportage Francesco Canepa et Balazs Koranyi, version française Bertrand de Meyer, édité par Kate Entringer)
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