L'Europe attendue en baisse, la géopolitique pèse encore

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par Diana Mandia

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse mardi à l'ouverture, plombées par les craintes d'une escalade au Proche-Orient, alors que les traders réévaluent leurs paris sur les prochaines décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) en matière de taux.

Les contrats à terme signalent une ouverture en baisse de 1,09% pour le CAC 40 parisien, de 0,85% pour le Dax à Francfort, de 0,88% pour le FTSE à Londres et de 1,08% pour l'EuroStoxx 50.

Les tensions au Proche-Orient, un an après l'attaque du Hamas contre Israël, continuent d'affecter la confiance des marchés, les investisseurs choisissant de s'éloigner du risque alors qu'il redoutent de voir conflit perdurer et avec lui, la flambée des cours du brut et ses répercussions sur l'économie.

Les craintes d'escalade ont déjà fait grimper les contrats à terme sur le brut Brent au-dessus de 80 dollars le baril, lundi, pour la première fois depuis plus d'un mois.

A cela s'ajoutent les incertitudes sur les prochaines étapes de la Fed en matière de coût d'emprunt, alors que les indicateurs les plus récents ont montré que le marché du travail reste solide aux Etats-Unis, ce qui a conduit les opérateurs à abandonner leurs espoirs d'une baisse des taux de 50 points de base en novembre au profit d'une baisse moins agressive de 25 points de base.

Les marchés se montrent également prudents à l'approche de la publication, prévue jeudi, des chiffres de l'inflation américaine, qui devraient donner des indices supplémentaires sur le ralentissement des prix.

En Europe, les investisseurs ont appris mardi que la production industrielle allemande avait augmenté de 2,9% sur un mois en août, contre un consensus de 0,8%, grâce à une amélioration de la production dans l'industrie automobile.

LES VALEURS A SUIVRE :

Pernod Ricard, Rémy Cointreau seront surveillés à l'ouverture alors que la Chine a annoncé mardi l'instauration à partir du 11 octobre de mesures protectionnistes contre les importations de certaines catégories de spiritueux en provenance de l'Union européenne, selon une déclaration du ministère chinois du Commerce.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse lundi, pénalisée par les incertitudes liées aux tensions géopolitique au Proche-Orient mais aussi par les craintes de voir la Fed temporiser sur la baisse de son taux directeur.

L'indice Dow Jones a cédé 0,94%, le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 0,96% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 1,18%.

Aux valeurs, Alphabet a perdu 2,5% après que la justice américaine a ordonné lundi à Google de procéder à une refonte de son magasin d'applications en ligne afin de donner aux utilisateurs d'appareils Android davantage d'options pour télécharger des applications et effectuer des achats intégrés.

EN ASIE

Les Bourses de Chine continentale ont rouvert mardi en forte hausse après une semaine fériée, portées par les mesures de relance récemment annoncées par Pékin.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai prend 3,2% après avoir atteint un pic depuis décembre 2021 et le CSI 300 des grandes capitalisations avance de 4,3%.

La Bourse de Hong Kong perd en revanche 7,3%, plombée par le secteur immobilier, bien que les analystes ont déclaré que des raisons techniques étaient probablement à l'origine de la vente.

Le président de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), principal organe de planification économique du géant asiatique, a déclaré que la Chine était "pleinement confiante" dans sa capacité à atteindre ses objectifs économiques pour l'ensemble de l'année.

A Tokyo, l'indice Nikkei a reculé mardi de 1%, dans le sillage de Wall Street la veille et lesté par la remontée du yen.

Les données publiées mardi montrent par ailleurs que les salaires corrigés de l'inflation ont baissé en août au Japon et que les dépenses des ménages ont également diminué, les analystes estimant toutefois que les tendances sous-jacentes indiquent une reprise progressive des salaires et de la consommation et devraient soutenir les projets de la banque centrale de hausses supplémentaires des taux.

Aux valeurs, Samsung Electronics a déclaré mardi que son bénéfice d'exploitation au troisième trimestre devrait avoir bondi de 274%, une hausse toutefois inférieure aux estimations des analystes alors que le géant sud-coréen a éprouvé des difficultés à profiter de l'essor de la demande pour les puces destinées à l'intelligence artificielle (IA).

TAUX/CHANGES

Les rendements obligataires reculent mardi après leur forte hausse la veille des deux côtés de l'Atlantique sur fond de paris réduits d'une baisse des taux de la Fed en novembre.

Le rendement des Treasuries à dix ans recule 2,6 points de base (pb) à 4,0003% et son homologue à deux ans abandonne 5,0 pb à 3,9541%.

Le rendement du Bund allemand à dix ans est stable (+0,5 pb) à 2,2560%, tandis que celui de l'obligation à deux ans évolue à 2,2310%.

Sur le marché des changes, le dollar, renforcé ces derniers jours par les données solides de l'économie américaine, perd 0,12% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro grappille 0,09% à 1,0984 dollar...

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en baisse mardi après la flambée de lundi, dans un contexte de craintes d'escalade au Proche-Orient.

Le Brent recule 1,75% à 79,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,81% à 75,74 dollars.

(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)

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