L'Europe finit en nette baisse, Trump inquiète
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mardi et Wall Street était également dans le rouge à mi-séance, la prudence l'emportant désormais après l'euphorie née de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 2,69% à 7.226,98 points. Le Footsie britannique a abandonné 1,22% et le Dax allemand a cédé 2,06%.
L'indice EuroStoxx 50 a décliné de 2,25%, le FTSEurofirst 300 de 1,99% et le Stoxx 600 de 1,98%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,57%, le Standard & Poor's 500 de 0,33% et le Nasdaq de 0,20% au lendemain d'un record en clôture pour le S&P 500 et d'un pic depuis novembre 2021 pour l'indice Russell 2000 des petites capitalisations.
Le sentiment en Europe a été plombé en premier par les valeurs exposées à la Chine, alors que Donald Trump commence à constituer sa future administration et pourrait le sénateur Marco Rubio, perçu comme un "faucon", à la tête de la diplomatie américaine, ce qui exacerberait les tensions avec Pékin.
Le compartiment européen du luxe, très dépendant de la Chine, a fini en repli de 3,69%, avec notamment une chute de 5,76% de Kering, tombé à un creux depuis février 2017. LVMH et Hermes ont perdu respectivement 4,52% et 3,41%.
Les ressources de base en Europe, autre secteur exposé à la Chine, ont reflué de 3,98%, dans la crainte d'une guerre commerciale entre Washington et Pékin.
"Le marché examine désormais les risques potentiels pour les différents secteurs (liés à la réélection de Donald Trump)", souligne Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich.
VALEURS EN EUROPE
OPmobility (ex-Plastic Omnium) a abandonné 2,43% après l'annonce de ses objectifs à long terme, lors d'un point presse.
Vodafone a dévissé de 8,19% après avoir fait état d'une baisse au deuxième trimestre de son activité en Allemagne, son principal marché.
Bayer a plongé de 14,5% après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice d'exploitation pour l'ensemble de l'année.
Infineon a pris 3,66%, JPMorgan estimant que la prévision d'une croissance "modérée" en 2025 du fabricant de semi-conducteurs correspond globalement aux attentes des investisseurs.
Brenntag a chuté de 8,16%, le distributeur allemand de produits chimiques ayant publié un bénéfice trimestriel de trimestriel en dessous des attentes du marché.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des investisseurs en Allemagne s'est détérioré en novembre, selon l'indice Zew, qui est ressorti à 7,4 points, contre 13,1 en octobre.
L'inflation allemande aux normes IPCH été confirmée à 2,4% en octobre, ce qui marque une accélération sur un an après +1,8% en septembre.
La croissance des salaires, hors bonus, au Royaume-Uni a ralenti au troisième trimestre, à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, avec un salaire hebdomadaire moyen en hausse de 4,8%.
CHANGES
Le dollar américain, en hausse de 0,64% face à un panier de devises de référence, a atteint mardi son plus haut niveau depuis début juillet, au-dessus de 106 points.
L'euro recule de 0,54%, à 1,0598 dollar, à un plus bas depuis fin avril.
La livre sterling chute de 102%, à 1,2734 dollar, sous la pression du dollar et des statistiques économiques du jour.
Dans les cryptomonnaies, le bitcoin est monté à un sommet inédit, à 89.982 dollars, soutenu par la promesse de Donald Trump de faire des Etats-Unis la "cryptocapitale de la planète".
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro ont connu une séance volatile, les investisseurs devant prendre en compte une série de données économiques, l'impact des mesures de protectionnisme promises par Donald Trump et la perspective d'élections anticipées en Allemagne.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a fini sur un gain de 2,6 points, à 2,352%, après avoir touché en séance un creux depuis le 30 octobre, à 2,299%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans bondit de 10,6 points de base, à 4,4138% alors que de nombreux d'experts estiment que le programme politique et économique de Donald Trump exercera une pression à la hausse sur l'inflation.
PÉTROLE
Le marché pétrolier rebondit après une chute de plus de 5% au cours des deux dernières séances, les investisseurs semblant faire fi de la nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande mondiale de brut pour 2024 et 2025 de l'Opep.
Le Brent prend 0,49% à 72,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,47% à 68,36 dollars.
A SUIVRE MERCREDI:
Publication à 13h30 GMT de l'indice d'inflation des prix à la consommation aux Etats-Unis
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)
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