L'Europe finit dans le rouge avec les tensions au Proche-Orient
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mardi après l'intensification des combats entre Israël et l'Iran au cinquième jour d'un conflit qui alimente les craintes d'un embrasement régional et pousse les cours du pétrole à la hausse.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,76% à 7.683,73 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,46% et le Dax allemand a reflué de 1,03%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,92%, le FTSEurofirst 300 0,82% et le Stoxx 600 0,80%, l'ensemble des grands compartiments de ce dernier indice ayant terminé dans le rouge, à l'exception de celui de l'énergie (+1,23%).
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,12%, le Standard & Poor's 500 de 0,25% et le Nasdaq de 0,27% à la veille de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Comme en Europe, hormis dans le secteur de l'énergie (+1,26%), la prudence domine sur les marchés américains alors que les investisseurs se préparent à décortiquer mercredi les propos de Jerome Powell, le président de la Fed, sur les taux d'intérêt, l'inflation, les droits de douane et la conjoncture en général.
Les données américaines publiées ce mardi ont montré une baisse surprise de la production industrielle et un repli plus marqué de prévu des ventes au détail en mai avec notamment l'entrée en vigueur de nouvelles surtaxes dans l'automobile.
Sur le front géopolitique, Téhéran a menacé d'intensifier ses attaques contre Israël dans les prochaines heures, tandis que Tsahal a annoncé avoir tué Ali Chadmani, le chef d'état-major iranien, cinq jours après les premiers bombardements israéliens sur les sites nucléaires iraniens.
Les investisseurs redoutent principalement que le conflit entre Israël et l'Iran crée des goulets d'étranglement sur les exportations de pétrole en provenance du Proche-Orient alors que deux pétroliers sont entrés en collision et ont pris feu près du détroit d'Ormuz dans un contexte de hausse des interférences électroniques sur fond de guerre.
Signe d'une inquiétude généralisée, l'indice Vix à Wall Street est passé au-dessus du seuil des 20 points, tandis que son équivalent sur l'Euro Stoxx 50, le VStoxx, a bondi de 10,61% à 22,1 points.
"Les investisseurs essaient de prendre tout cela en compte. Je pense que c'est très difficile en ce moment. Et il y a un degré de nervosité compréhensible", résume Chris Beauchamp, analyste marchés chez IG, citant également les attentes autour de la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque nationale suisse (BNS), qui se réunissent jeudi.
VALEURS EN EUROPE
Un projet américain de suppression progressive de crédits d'impôt dans le solaire et l'éolienne d'ici 2028 a pesé sur les groupes européens spécialisés dans les énergies renouvelables: SMA Solar a reculé de 8,10%, Orsted de 1,88%, Nordex de 2,58% et Vestas de 3,57%.
Asos a perdu 1,11%, la nomination par le groupe de mode britannique d'Aaron Izzard comme directeur financier, en remplacement de Dave Murray, n'ayant pas convaincu.
Universal Music Group NV a abandonné 2,72% après une cession d'actions du groupe par Goldman Sachs avec une décote.
Ashtead a avancé de 4,15% après des échanges volatils à la suite des prévisions annuelles du groupe de location de matériel de construction.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des investisseurs en Allemagne s'est amélioré plus rapidement que prévu depuis le début du mois juin, avec un indice à 47,5, selon l'enquête de l'institut d'études économiques Zew.
CHANGES
Le dollar s'affermit de 0,48% face à un panier de devises de référence après des indicateurs mitigés aux Etats-Unis montrant que les consommateurs devenaient plus prudents alors que l'incertitude sur le commerce et l'inflation persiste avant la décision de la Fed.
L'euro fléchit de 0,26%, à 1,1531 dollar, tandis que la livre sterling s'échange à 1,3510 dollar (-0,46%), à deux jours de la décision de la BoE.
Le yen se traite à 145,02 pour un dollar (-0,21%) après le statu quo observé par la Banque du Japon (BoJ) sur les taux.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie de 3,4 points de base, à 4,4205%, et celui à deux ans est stable, à 3,9602%, les investisseurs se concentrant sur les perspectives de la Fed.
Depuis le 1er mai, le dix ans se maintient entre un minimum de 4,124% et un maximum de 4,629%.
Les contrats à terme montrent que les traders tablent sur une baisse de 46 points de base des taux de la Fed d'ici la fin de l'année alors qu'un statu quo sur les taux est attendu mercredi.
Le rendement du Bund allemand de même échéance a fini pratiquement inchangé, à 2,53%, et le deux ans a avancé de 2,1 points de base, à 1,86%.
Celui de l'OAT française à dix ans a fluctué entre 3,26% et 3,27% avant de clore à 3,24% alors que le "conclave" sur les retraites touche à sa fin et que le Premier ministre, François Bayrou, s'est dit confiant sur des "marges d'entente" des partenaires sociaux.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT à dix ans n'a pas beaucoup varié, restant autour de 70 points de base.
PÉTROLE
Le marché pétrolier monte alors que le conflit entre l'Iran et Israël s'intensifie même si les principales infrastructures et flux pétroliers et gaziers ont jusqu'ici été épargnés par un impact notable.
Le Brent progresse de 2,25% à 74,83 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,06% à 73,25 dollars.
A SUIVRE MERCREDI :
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)