Alphabet grimpe, la décision d'un tribunal US atténue les préoccupations antitrust
par Akash Sriram et Rashika Singh
(Reuters) - Alphabet grimpe mercredi avant la cloche alors qu'un juge américain s'est prononcé contre la scission de la société mère de Google dans une affaire antitrust, allégeant ainsi un important poids réglementaire pour le géant américain de la technologie.
À New York, le titre du groupe prenait 6% dans les échanges avant-Bourse.
La décision rendue mardi par le juge Amit Mehta permet à Google de conserver le contrôle de son navigateur Chrome et de son système d'exploitation mobile Android, interdisant par la même occasion certains contrats d'exclusivité avec les fabricants d'appareils et les développeurs de navigateurs.
La décision permet toutefois à Google de continuer à verser des paiements à des partenaires tels qu'Apple afin qu'ils mettent en avant son moteur de recherche.
L'action d'Apple était également en hausse en avant-Bourse, de 3,4%.
Google doit partager avec ses concurrents certaines données relatives à l'index de recherche et aux interactions, ce qui peut aider ses rivaux en matière d'intelligence artificielle (IA) à créer et à améliorer des chatbots et outils de recherche concurrents.
Alphabet devrait ajouter environ 144 milliards de dollars (123 milliards d'euros) à sa valorisation boursière de 2.560 milliards de dollars si les gains actuels se maintiennent.
"Ce résultat élimine un obstacle juridique important et indique que le tribunal est disposé à appliquer des solutions pragmatiques plutôt que des tactiques de terre brûlée", a observé Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown.
L'action d'Alphabet a augmenté de près de 11,7% cette année, dépassant légèrement l'indice S&P 500, mais se situant derrière ses homologues du secteur tels que Meta et Microsoft.
La décision du juge américain préserve la capacité d'Alphabet à approfondir son partenariat avec Apple et à intégrer potentiellement son IA Gemini dans les futurs iPhones, selon les analystes.
Le gouvernement américain avait intenté un procès à Google en 2020, alléguant que la filiale d'Alphabet maintenait illégalement un monopole dans le domaine de la recherche en concluant des accords d'exclusion avec les fabricants d'appareils et les développeurs de navigateurs.
Le juge Amit Mehta a statué l'année dernière que Google avait violé les lois antitrust, mais a refusé d'ordonner une scission mardi, citant la montée en puissance d'outils d'intelligence artificielle tels que ChatGPT comme une concurrence émergente.
(Rédigé par Akash Sriram, Rashika Singh et Akriti Shah à Bangalore; version française Etienne Breban; édité par Augustin Turpin)