L'Europe termine dans le rouge, la prudence s'impose avant la Fed
par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mardi, entraînées par le recul des banques, la politique monétaire donnant le ton à la veille de ce qui devrait être la première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) depuis décembre dernier.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1% à 7.818,22 points après six séances consécutives dans le vert. À Francfort, le Dax a reculé de 1,79% et à Londres, le FTSE 100 a perdu 0,88%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse 1,26%, le FTSEurofirst 300 a perdu 1,15% et le Stoxx 600 a abandonné 1,15%.
A l'issue d'une réunion de deux jours entamée mardi, la Fed devrait annoncer une baisse de 25 points de base des coûts d'emprunt, qui sont restés inchangés dans une fourchette de 4,25%-4,50% depuis la réduction annoncée en décembre 2024.
Les contrats à terme anticipent en outre plus de 127 points de base de baisses de taux par la Fed jusqu'en juillet 2026, ce qui signifie que la barre pourrait être placée haut pour que le président de l'institution, Jerome Powell, maintienne l'optimisme des investisseurs dans ses prévisions et commentaires sur les éventuelles décisions à venir.
En Europe, les analystes ont en revanche réduit leurs paris sur une prochaine baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) après huit réductions des coûts d'emprunt depuis juin 2024 et deux pauses en juillet et septembre, ce qui explique mardi le recul du segment bancaire <. SX7E> (-1,9%) et des assureurs (-2,1%), deux secteurs sensibles aux prévisions de politique monétaire.
VALEURS
L'Oréal a reculé de 2,9% après un changement de recommandation de Jefferies, qui est passé de "conserver" à "sous-performance", estimant que le géant français des cosmétiques va faire face à une normalisation du marché de la beauté et à des perspectives de marges "moins impressionnantes".
Kering a pris 3,1%, aidé par AlphaValue, qui a relevé sa recommandation sur la valeur en citant les mesures attendues par le nouveau directeur général Luca de Meo pour redresser le géant du luxe.
BNP Paribas a terminé légèrement dans le rouge (-1,4%) après la confirmation de ses objectifs financiers pour cette année. Société générale et Crédit agricole ont pour leur part perdu 3,5% et 1,7% dans une séance de pertes pour le secteur bancaire du Stoxx.
Vusiongroup, anciennement SES-Imagotag, s'est envolé en revanche de 13,6% à la faveur du relèvement lundi de ses perspectives pour l'exercice 2025.
Ailleurs en Europe, les sociétés de recrutement ont souffert mardi après que SThree a annoncé une prévision de bénéfice annuel avant impôts bien inférieure aux attentes, faisant plonger l'action de 25,2%.
A WALL STREET
La Bourse de New York s'est retournée à la baisse après une ouverture dans le vert, les investisseurs optant par la prudence avant la décision de la Fed.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones cède 0,42%, le Standard & Poor's 500 perd 0,22% et le Nasdaq Composite abandonne 0,15%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Sur le front macroéconomique, la croissance du salaire hebdomadaire moyen britannique, hors primes, a légèrement ralenti à 4,8% au cours des trois mois précédant juillet par rapport à l'année précédente, des données connues deux jours avant la décision sur les taux de la Banque d'Angleterre (BoE), qui devrait les laisser inchangés en raison des craintes d'une inflation persistante.
En Allemagne, l'enquête mensuelle publiée mardi par l'institut d'études économiques Zew a montré que le moral des investisseurs s'est amélioré plus rapidement que prévu depuis le début du mois de septembre.
Aux Etats-Unis, la croissance des ventes au détail a augmenté plus que prévu en août d'un mois sur l'autre, mais la dynamique pourrait ralentir en raison de la faiblesse du marché du travail américain et de la hausse des prix due aux droits de douane sur les importations.
La production industrielle de la zone euro a par ailleurs augmenté moins que prévu sur un mois en juillet, tandis qu'elle a progressé de manière intattendue aux Etats-Unis, montrent les statistiques officielles publiées mardi.
CHANGES
Les anticipations d'une baisse des taux de la Fed font pression sur le dollar qui a atteint mardi son plus bas niveau depuis quatre ans face à l'euro et perd 0,48% face à un panier de devises de référence à l'heure de la clôture des Bourses en Europe.
L'euro gagne 0,64% à 1,1835 dollar.
TAUX
La séance a été plutôt calme pour les rendements des obligations de la zone euro.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a terminé presque inchangé à 2,6934%, tandis que celui de l'obligation à deux ans a perdu 1,2 point de base à 2,0047%.
Aux Etats-Unis, les rendements varient peu avant la décision de la Fed.
Le rendement des Treasuries à dix ans grappille 0,7 point de base à 4,0413%. Le deux ans cède pour sa part 0,9 point de base à 3,5262%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent plus de 1%, tirés par les craintes de perturbation de l'offre en raison des attaques de drones ukrainiens contre les ports et raffineries russes.
Le Brent prend 1,3% à 68,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,69% à 64,37 dollars.
A SUIVRE LE 17 SEPTEMBRE :
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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