L'Europe finit en hausse, le Stoxx connaît sa meilleure semaine depuis début mai
par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, à l'exception de Francfort, aidées par les espoirs d'assouplissement monétaire aux Etats-Unis, tout en enregistrant des gains solides sur la semaine malgré l'incertitude liée à la poursuite du "shutdown" américain.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,31% à 8.081,54 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,15% et à Londres, le FTSE 100 a pris 0,67%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 0,09%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,45% et le Stoxx 600 a pris 0,49%.
Sur la semaine, le Stoxx 600 a pris 2,86%, soit le gain hebdomadaire plus important depuis début mai. Le CAC 40, qui a dépassé plus tôt cette semaine les 8.000 points, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis mars dernier, a gagné 2,68% sur la semaine.
Les investisseurs ont mis de côté la fermeture de l'administration fédérale américaine pour se concentrer sur ce qu'ils considèrent comme plus positif à l'heure actuelle, à savoir les paris sur une baisse des taux américains lors des prochaines réunions avant la fin de l'année, ce qui a permis aux marchés d'actions de connaître une semaine solide.
Le quinzième shutdown des États-Unis depuis 1981 se poursuit et a déjà perturbé la publication de plusieurs données clés, notamment l'influent rapport mensuel sur l'emploi. Cependant, les indicateurs publiés par des cabinets privées comme ADP, qui ne sont pas affectés, ont pris le relais pour montrer de nouveaux signes d'affaiblissement du marché du travail, laissant intactes les prévisions de baisses des taux dans la première économie mondiale.
Les divergences au sein de la Fed quant à l'évolution appropriée des coûts d'emprunt n'ont toutefois pas disparu, le gouverneur Stephen Miran ayant de nouveau plaidé vendredi en faveur d'une politique plus agressive, tandis que le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, a réitéré ses inquiétudes concernant l'inflation.
Les gains hebdomadaires du secteur de la santé (+8,9%) après l'annonce d'un accord entre le groupe américain Pfizer et la Maison blanche considéré comme de bon augure, et du secteur technologique (+4,9%), porté par les partenariats annoncés récemment par plusieurs géants de l'intelligence artificielle et des semi-conducteurs, ont également contribué à soutenir les indices des deux bords de l'Atlantique.
L'Europe a par ailleurs dû digérer vendredi ses propres données, notamment les indices PMI de la zone euro, qui montrent que la croissance du secteur des services a légèrement accéléré en septembre pour atteindre son plus haut niveau depuis huit mois.
L'incertitude politique en France continue pourtant de peser sur la zone euro, et les investisseurs suivent de près les négociations en vue du nouveau budget, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a poursuivi vendredi ses consultations politiques afin d'obtenir le soutien nécessaire à ses projets.
VALEURS
A Paris, Legrand a pris 0,53% après avoir annoncé jeudi soir l'acquisition du groupe américain spécialisé dans les bancs de charge Avtron Power Solutions.
La banque autrichienne Raiffeisen a progressé de 7,3% après que le Financial Times a rapporté que l'UE envisageait de lever les sanctions sur les actifs liés à l'oligarque russe Oleg Deripaska afin de l'indemniser.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,94%, le Standard & Poor's 500 0,47% et le Nasdaq Composite 0,23%.
LES INDICATEURS DU JOUR
La croissance du secteur des services aux Etats-Unis a ralenti plus que prévu en septembre, dans un contexte de forte baisse des nouvelles commandes, a montré l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) publiée vendredi.
Si l'emploi dans le secteur a augmenté, il reste pour le quatrième mois consécutif en territoire de contraction, ce qui correspond à d'autres données publiées cette semaine indiquant un affaiblissement du marché du travail.
CHANGES
Le dollar se dirige vers sa pire performance hebdomadaire depuis fin juillet, la fermeture du gouvernement américain ayant accru l'incertitude.
Le billet vert perd 0,18% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro avance de 0,26% à 1,1745 dollar.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans prend 2,1 points de base à 4,1114%. Le deux ans affiche un gain de 1,9 point de base à 3,5676%.
Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini quasi inchangé à 2,7009%. Le deux ans a grappillé 0,8 point de base à 2,0204%.
Les rendements ont reculé en Grande-Bretagne alors que l'activité des entreprises a progressé au rythme le plus lent depuis cinq mois en septembre, dans un contexte d'incertitude sur le projet de budget attendu en novembre.
Le Gilt britannique à 10 ans a perdu 2 points de base à 4,694%
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en hausse vendredi, mais s'orientent tout de même vers une perte hebdomadaire en raison d'une augmentation potentielle de l'offre de l'Opep+.
Le Brent prend 0,83% à 64,64 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,93% à 61,04 dollars.
Huit membres de l'organisation pourraient convenir lors d'une réunion en ligne dimanche d'augmenter la production en novembre de 274.000 à 411.000 barils par jour (bpj), soit deux à trois fois plus que l'augmentation d'octobre, ont déclaré mardi des sources à Reuters.
MÉTAUX
L'or est en passe d'enregistrer sa septième semaine consécutive de gains et ressort à 3.887 dollars l'once, après avoir atteint un record de 3.896 dollars jeudi.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)