L'Europe finit dans le vert, les paris sur les taux se refroidissent
par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, une série de résultats d'entreprises mitigés et le refroidissement des perspectives de baisse des taux d'intérêt aux États-Unis et dans la zone euro ayant pesé sur le moral des investisseurs.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,44% à 8.121,07 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,68% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,44%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,67%, tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont perdu 0,51% chacun.
Sur la semaine, le Stoxx cède 0,68% et le CAC 40 1,27%.
Ces deux indices ont toutefois enregistré des gains mensuels, les espoirs antérieurs d'un assouplissement monétaire et d'un apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ayant récemment propulsé les actions vers une série de records.
La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi ses taux d'intérêt inchangés, comme prévu, sans donner d'indications sur sa prochaine décision, arguant que l'inflation était conforme à sa cible et que certains des risques liés à la croissance économique s'étaient atténués.
Les données sur l'inflation dans le bloc, publiées vendredi, ont plutôt confirmé cette vision, tandis que la croissance de la zone euro a progressé plus qu'attendu au troisième trimestre, selon les données préliminaires publiées plus tôt cette semaine.
"Nous sommes confortés dans notre opinion selon laquelle, à moins que certains risques baissiers ne se concrétisent, la BCE a mis fin à son cycle de baisse des taux et maintiendra son taux directeur à 2,0% pour le moment", a déclaré Martin Wolburg, chef économiste chez Generali Investments
"Le seuil pour de nouvelles baisses de taux reste élevé", soulignent pour leur part Valentin Bissat et Marie Thibout, analystes chez Mirabaud.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a toutefois défendu vendredi que la BCE doit garder toutes ses options ouvertes en matière de taux lors des prochaines réunions afin de pouvoir réagir aux risques, notamment ceux liés aux marchés financiers.
La politique monétaire américaine a également pesé, le patron de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, ayant laissé entendre mercredi qu'une nouvelle réduction des taux en décembre était loin d'être acquise, alors que la fermeture des services publics fédéraux se poursuit, retardant la publication de données économiques clés.
Une nouvelle série de résultats d'entreprises a en outre été accueillie avec réserve vendredi en Europe, à la fin d'une semaine très chargée, au cours de laquelle ont également été publiés les résultats trimestriels des géants technologiques américains.
VALEURS
L'action AXA a fini en baisse de 4,35%, lanterne rouge du CAC 40, après la publication jeudi des résultats financiers à fin septembre de l'assureur français, les chiffres supérieurs aux attentes ayant été obscurcis par le ralentissement de l'activité et le repli de la valeur des affaires nouvelles.
Saint-Gobain a abandonné 3,60% après la publication de résultats trimestriels globalement conformes aux attentes, mais avec des ventes plus faibles que prévu en Amérique.
SCOR a reculé de près de 13% après avoir fait état de résultatsmitigés au troisième trimestre, les analystes se disant déçus malgré le dépassement des attentes. Il signe la pire performance de l'indice SBF 120 vendredi.
L'action SPIE a pour sa part perdu 2,60%, pénalisée par une croissance organique de la production inférieure aux attentes au troisième trimestre, malgré la confirmation des objectifs annuels.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones évolue sur de faibles variations (-0,14%%), tandis que le Standard & Poor's 500 gagne 0,11% et le Nasdaq Composite prend 0,48%, les perspectives optimistes d'Amazon (+10%) contribuant à apaiser les inquiétudes liées aux dépenses des géants de la technologie dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA).
LES INDICATEURS DU JOUR
L'inflation en France, harmonisée selon les normes européennes, a ralenti plus fortement que prévu à 0,9% sur un an en octobre en raison notamment de la baisse des prix de l?énergie et du ralentissement des prix alimentaires, montrent les données préliminaires publiées vendredi par l'Insee.
Les prix à la production de l'industrie française pour le marché français ont pour leur part reculé de 0,2% en septembre, montrent les données de l'Insee.
En Allemagne, les ventes au détail ont augmenté de 0,2% en septembre sur un mois, comme prévu, montrent les données publiées vendredi par l'Office fédéral de la statistique.
CHANGES
Le dollar continue de s'apprécier (+0,21%) face à un panier de devises de référence après une semaine marquée par les commentaires de la Fed, les résultats du secteur technologique et une trêve provisoire dans la guerre tarifaire entre les États-Unis et la Chine.
Le président de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, a pour sa part déclaré vendredi qu'il s'était opposé à la baisse des taux d'intérêt annoncé mercredi, citant la persistance d'une inflation élevée.
L'euro perd 0,25% à 1,1536 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont fini sur de faibles variations vendredi, tout en enregistrant une deuxième hausse hebdomadaire consécutive après le signal "hawkish" envoyé par la Fed, tandis que la BCE pourrait maintenir ses taux inchangés pendant longtemps.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à 2,6370%. Le deux ans a perdu 1 point de base à 1,9816%.
En France, le rendement de l'OAT à dix ans a pris 0,9 point de base à 3,4220%.
Aux Etats-Unis, les rendements américains ont été mitigés vendredi, les perspectives en matière de politique monétaire devenant de plus en plus floues en raison de la fermeture du gouvernement fédéral, qui réduit la disponibilité des données macroéconomiques.
Le rendement des Treasuries à dix ans est presque inchangé à 4,0949%. Le deux ans recule de 1 point de base à 3,6044%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole se sont stabilisés vendredi, mais s'apprêtent à enregistrer une troisième baisse mensuelle consécutive, sous l'effet du raffermissement du dollar américain, de la faiblesse de l'activité manufacturière en Chine et des perspectives d'augmentation de l'offre par les principaux producteurs mondiaux.
Le Brent grappille 0,05% à 65,03 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,25% à 60,72 dollars.
A SUIVRE LE 3 NOVEMBRE : [L8N3WC0JN]
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)