Vivendi chute, une décision de justice favorable évoquée pour Bolloré sur la scission
PARIS (Reuters) - Vivendi chute mercredi à la Bourse de Paris après des informations du quotidien Le Monde selon lesquelles la Cour de cassation pourrait se prononcer en faveur du groupe Bolloré dans l'affaire de la scission de Vivendi contestée par un de ses actionnaires minoritaires, le fonds activiste parisien CIAM.
A 11h50 GMT, le titre Vivendi plongeait de 12,68% à 2,527 euros après avoir chuté jusqu'à plus de 20% plus tôt en séance. L'action Bolloré progressait pour sa part de 2,65% à 4,728 euros.
En avril, la Cour d'appel de Paris a estimé que le groupe Bolloré, contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré et premier actionnaire de Vivendi avec 29,9% du capital, contrôlait de fait le groupe Vivendi. Dans ce cadre, elle a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) de réexaminer l'opération de scission du conglomérat réalisée fin 2024.
Cette scission est contestée par le fonds CIAM qui estime qu'elle n'a pas respecté le droit boursier et nui aux actionnaires minoritaires.
En juillet, le gendarme boursier a ordonné au groupe Bolloré de déposer un projet d'offre publique d'achat puis d'offre publique de retrait sous six mois sur les actions Vivendi qu'il ne possède pas, une décision ouvrant la voie à une indemnisation des actionnaires minoritaires.
Mais selon Le Monde, l'avocat général de la Cour de cassation a recommandé de désavouer la Cour d?appel. Cet avis ne préjuge en rien de la décision de la haute juridiction, attendue le 28 novembre, mais le quotidien affirme qu'une "cassation sans renvoi", permettant de clore le dossier sans retour en cour d'appel, est "envisagé".
Contacté par Reuters, le fonds CIAM a dit espérer que la Cour de cassation ne suive pas les recommandations de l'avocat général. "La Cour de cassation doit a minima renvoyer l'affaire", a indiqué une porte-parole, déplorant dans le cas contraire l'absence de "procès équitable".
"Ce serait un scandale judiciaire."
La Cour de cassation, Vivendi et le groupe Bolloré n'avaient pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Leo Marchandon, édité par Kate Entringer)