L'Europe finit dans le rouge, les craintes sur l'IA refont surface
par Diana Mandia
12 décembre (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, les craintes concernant le secteur technologique américain ayant pesé sur le moral des investisseurs en fin de séance.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,21% à 8.068,62 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,45% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,56%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un recul de 0,58%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,53% et le Stoxx 600 a perdu 0,53%.
Le Stoxx met par ailleurs fin à deux semaines consécutives de gains et enregistre un recul hebdomadaire de 0,09%, tandis que le CAC 40 perd 0,56%.
La prudence s'est imposée vendredi avec le retour des inquiétudes concernant les dépenses d'investissement colossales du secteur de l'intelligence artificielle (IA), notamment après la publication des résultats et les perspectives de Broadcom et Oracle. Le secteur européen de la "tech", relativement épargné cette semaine par ces craintes, a plongé dans le rouge vendredi à la fin de la séance, suivant la tendance des actions outre-Atlantique pour finir sur une baisse de 0,88%.
À New York, Oracle recule de près de 6%, amplifiant sa baisse de début de séance après que l'agence Bloomberg a rapporté que le groupe américain repoussait de 2027 à 2028 les dates fin de construction de certains centres de données pour OpenAI.
Broadcom plonge pour sa part de plus de 11% après avoir mis en garde jeudi soir contre une baisse future des marges sur ses ventes de systèmes d'IA.
La semaine avait toutefois été dominée par l'optimisme suscité par la réunion de la banque centrale américaine qui, après une troisième baisse consécutive des taux d'intérêt ce mois-ci, devrait désormais marquer une pause, mais dans un contexte moins restrictif que prévu pour l'année prochaine.
Les divisions au sein de la banque centrale ? qui changera par ailleurs de président au printemps ? et le manque de données actuelles sur l'économie américaine compliquent la visibilité des opérateurs, l'inflation toujours persistante restant le principal point de discorde des responsables de l'institution.
Plusieurs membres de la Fed ont commenté vendredi leur position lors de la récente réunion, ceux qui ont voté contre la baisse des taux exprimant notamment leur inquiétude face au niveau excessivement élevé des prix.
"Les données sont très mitigées à l'heure actuelle et les membres de la Fed ont des projections et des opinions différentes sur tous les sujets", note Tony Welch, directeur des investissements chez SignatureFD à Atlanta.
VALEURS
À Paris, la société d'investissement Wendel a progressé de 4,8% après avoir annoncé son intention de racheter environ 300 millions d'euros de ses propres actions l'année prochaine.
Elior a abandonné quant à lui 3,5% après que Deutsche Bank a abaissé sa recommandation.
Eutelsat a reculé de 9,3%, après son émission de droits de 670 millions d'euros.
Ailleurs en Europe, Siemens Energy, très exposé à l'IA, a perdu 4,25%.
A WALL STREET
À l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perd 0,57%, le Standard & Poor's 500 recule de 1,27% et le Nasdaq Composite abandonne 1,91%.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'économie britannique a connu une contraction inattendue au cours des trois mois précédant octobre, perdant de son élan à l'approche du budget de la ministre des Finances Rachel Reeves, selon les données publiées vendredi qui ont renforcé les paris sur une baisse des taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre (BoE) la semaine prochaine.
En France, l'inflation harmonisée selon les normes européennes (IPCH) a accéléré à 0,8% sur un an en novembre, comme prévu, selon les données définitives publiées vendredi par l'Insee.
CHANGES
Le dollar gagne 0,10% face à un panier de devises de référence mais devrait enregistrer sa troisième baisse hebdomadaire consécutive après la réunion de la Fed cette semaine.
L'euro recule de 0,03% à 1,1735 dollar.
La livre sterling perd 0,26% face au dollar, sur fond de paris renforcés concernant une baisse des taux d'intérêt de la BoE.
TAUX
Les rendements obligataires allemands ont fini sur de faibles variations vendredi après avoir atteint leur plus haut niveau depuis mars en début de semaine, les investisseurs ayant commencé à anticiper des futures hausses de taux dans la zone euro.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris 1,1 point de base à 2,8579%. Le deux ans a fini sur un recul de 0,4 point de base à 2,1652%.
L'attention des investisseurs se porte sur la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi prochain, après qu'une des membres de l'institution, Isabel Schnabel, a ouvert lundi la porte à une hausse des taux comme prochaine mesure de Francfort, tout en précisant que celle-ci ne serait pas immédiate.
Les opérateurs prévoient que la BCE maintiendra ses taux inchangés ce mois-ci et en 2026.
Aux Etats-Unis, les rendements des bons du Trésor progressent après deux séances consécutives de baisse, les investisseurs ayant évalué les commentaires d'une série de membres de la Fed sur l'inflation et les perspectives économiques positives pour 2026.
Le rendement des Treasuries à dix ans prend 4,5 points de base à 4,1860%. Le deux ans grappille 0,3 point de base à 3,5326%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole baissent légèrement vendredi, les investisseurs se concentrant sur l'excédent de l'offre et la possibilité d'un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine, tout en surveillant les inquiétudes liées aux perturbations de l'approvisionnement vénézuélien.
Le Brent recule de 0,31% à 61,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,24% à 57,46 dollars.
A SUIVRE LE 15 DÉCEMBRE : [L8N3XI0FX]
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)