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Wall Street rebondit en fin de séance et limite les dégâts
publié le 06/12/2018
(Reuters) - La Bourse de New York a fini nettement au-dessus de ses plus bas du jour jeudi, le rebond de valeurs internet comme Amazon et Netflix ayant permis aux principaux indices de réduire sensiblement leurs pertes, voire de finir en hausse dans le cas du Nasdaq.
L'indice Dow Jones a terminé en repli de 79,40 points, soit 0,32%, à 24.947,67 après avoir perdu en séance jusqu'à 785 points.
Le S&P-500, plus large, a réduit ses pertes en clôture à 4,11 points ou 0,15%, terminant à 2.695,95 points après un creux à 2.621,53.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 29,83 points (0,42%) à 7.188.26, après avoir reculé jusqu'à 6.984,34.
Le marché, fermé mercredi pour les obsèques nationales de l'ex-président George H.W. Bush, a semblé un temps réitérer sa chute de plus de 3% mardi, destabilisé par une nouvelle escarmouche dans les tensions entre Washington et Pékin mais aussi par la chute des cours du pétrole et des rendements obligataires.
Le Canada a annoncé l'arrestation à Vancouver de la directrice financière du groupe chinois Huawei, Meng Wanzhou, en vue d'une possible extradition vers les Etats-Unis, sans préciser les motifs de cette décision qui risque de mettre à mal la trêve de 90 jours conclue entre Pékin et Washington dans leur guerre commerciale.
"Clairement, l'arrestation de la CFO de Huawei a été le catalyseur à l'origine de la baisse aujourd'hui", commente Mark Hackett, responsable de la recherche chez Nationwide. "Mais le rebond sur les plus bas du jour est encourageant", ajoute-t-il.
Certains traders imputent le rebond de la fin de séance à un article du Wall Street Journal disant que la Réserve fédérale pourrait faire évoluer sa communication pour ne plus modifier ses taux d'intérêt au rythme d'un changement par trimestre.
VALEURS
Les services de communication (+1,04%), biens de consommation discrétionnaire (+0,61%) et les technologiques (+0,23%) ont mené le rebond, avec notamment des gains de 1,85% pour Amazon, de 2,74% pour Netflix et de 2,20% pour Cisco, la meilleure performance du Dow Jones.
Le compartiment de l'énergie a en revanche cédé 1,77%, la plus forte baisse des 11 grands indices sectoriels S&P-500, dans le sillage des cours du brut. Les financières, sensibles aux taux d'intérêt, ont lâché 1,44%.
Apple, en baisse de 1,12%, a le plus contribué à la baisse du S&P tandis que le Dow a surtout pâti du recul de Boeing, qui a perdu 3,09% bien qu'ayant réduit ses pertes de moitié.
En vedette, Hewlett Packard Enterprise a grimpé de 6,45% après la publication de solides résultats trimestriels.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les indicateurs du jour ont été nombreux aux Etats-Unis, certains étant décalés de la veille en raison de la fermeture des administrations pour les obsèques de George Bush père.
Si l'indice ISM des services a progressé à 60,7 le mois dernier, témoignant d'une croissance de l'activité plus forte que prévu dans le secteur, les commandes à l'industrie ont subi en octobre leur baisse la plus prononcée (-2,1%) depuis juillet 2017, laissant envisager un ralentissement de l'activité du secteur manufacturier.
Le déficit commercial a augmenté pour le cinquième mois consécutif en octobre pour atteindre un plus haut de 10 ans de 55,5 milliards de dollars, suggérant que les mesures mises en oeuvre par l'administration Trump pour équilibrer les échanges se sont révélées pour l'heure inefficaces.
Du côté de l'emploi, le secteur privé a créé 179.000 postes en novembre, un chiffre inférieur aux attentes, selon l'enquête mensuelle du groupe de conseil spécialisé dans les ressources humaines ADP. Le chiffre d'octobre a en outre été révisé en légère baisse.
Sur la semaine au 1er décembre, les inscriptions au chômage sont revenues à 231.000 en données corrigées des variations saisonnières, après 235.000 (révisé) la semaine précédente, qui marquait un plus haut de huit mois. Les économistes attendaient en moyenne une baisse plus marquée à 225.000.
Le coût unitaire du travail a augmenté de 0,9% en rythme annualisé au troisième trimestre et non pas de 1,2% comme annoncé le mois dernier. Cette hausse moins forte qu'attendu et la révision à la baisse du chiffre des trois mois précédents semblent indiquer que les revalorisations salariales se font à une cadence modérée.
LA SÉANCE EN EUROPE
Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en nette baisse, emportées par le regain d'aversion au risque et la chute des cours du brut.
À Paris, le CAC 40 a lâché 3,32% à 4.780,46 points, sa plus forte baisse depuis le 24 juin 2016, le lendemain du référendum sur le Brexit. Le Footsie britannique a perdu 3,58% et le Dax allemand 3,48%.
L'indice EuroStoxx 50 a cédé 3,31%, le FTSEurofirst 300 3,31% et le Stoxx 600 3,09% à 343,31 points, un plus bas depuis deux ans. [.EUFR]
A SUIVRE VENDREDI :
L'agenda de vendredi sera dominé par l'épilogue de la réunion de l'Opep et le rapport de l'emploi de novembre aux Etats-Unis. Les économistes tablent en moyenne sur 200.000 créations de postes hors agriculture après les 250.000 annoncées pour octobre et une progression de 0,3% du salaire moyen.
Du côté de la Fed, sont prévues des communications du président de la Fed de St. Louis James Bullard (06h00 GMT) et de la gouverneure Lael Brainard (17h15 GMT).
(avec Shreyashi Sanyal à Bangalore et Lewis Krauskopf à New York, Véronique Tison pour le service français)