Le canadien Couche-Tard propose des négociations au géant japonais 7-Eleven
(Reuters) - Le groupe canadien Alimentation Couche-Tard, qui gère des commerces de proximité ouverts tôt le matin et tard le soir, a déclaré lundi qu'il était prêt à engager des discussions confidentielles avec le géant japonais de la distribution Seven & i Holdings à propos de son offre de rachat de 38,5 milliards de dollars (34,8 milliards d'euros).
Alimentation Couche-Tard demeure en effet désireux de racheter son concurrent japonais, en dépit du net refus de ce dernier, vendredi.
Les actions de Seven & i, propriétaire des magasins de proximité 7-Eleven, ont clôturé en hausse de 2,4% à Tokyo lundi, à 2.185 yens (13,77 euros), au-dessus des 14,86 dollars (13,44 euros) par action en numéraire proposés par la société canadienne - et refusés par Seven & i.
Le géant japonais a justifié sa réponse en affirmant que ce rachat n'était pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires et qu'il pourrait faire l'objet de contestations antitrust aux États-Unis, où la fusion des deux groupes constituerait, de loin, le plus grand exploitant de supérettes de proximité.
Couche-Tard a néanmoins persisté : dans un communiqué dimanche, le groupe québécois se dit "fermement convaincu" par un rachat, et ajoute examiner "les cessions qui pourraient être nécessaires pour obtenir les approbations réglementaires".
"Compte tenu des avantages mutuels d'un regroupement, nous sommes déçus du refus de 7&i de s'engager dans des discussions amicales. Nous sommes très confiants que des discussions collaboratives nous permettraient de trouver une valeur accrue pour les actionnaires de 7&i", a déclaré Couche-Tard.
Couche-Tard s'est dit confiant en sa capacité de financer l'opération, qui constituerait la plus importante prise de contrôle étrangère d'une entreprise japonaise et la plus importante offre d'achat au comptant pour une entreprise depuis qu'Elon Musk a acheté Twitter pour 40,2 milliards de dollars (36,4 milliards d'euros) en 2022, selon les données du London Stock Exchange Group (LSEG).
La société japonaise a répliqué dans un communiqué lundi qu'elle ne pouvait accepter de négocier avec Couche-Tard car le groupe canadien avait sous-évalué sa valeur. Seven & I a néanmoins déclaré "rester ouvert à des discussions sincères", si Couche-Tard reconnaissait sa valeur et répondait à ses craintes en matière de réglementation.
Désormais, la direction de Seven & I devra "démontrer comment elle compte dégager davantage de valeur ajoutée que celle proposée par Couche-Tard", a estimé Ben Herrick, gérant de portefeuille chez Investor Artisan Partners, qui a déclaré le 30 août détenir plus d'1% de Seven & i.
Si Seven & i détient davantage de magasins et d'effectifs et dégage un chiffre d'affaires supérieur à Couche-Tard, son action a toutefois sous-performé ces dernières années, suscitant des plaintes de la part d'investisseurs.
"D'après la réponse de Couche-Tard, il semble qu'il y ait de la place pour une meilleure offre", a affirmé Manoj Jain, fondateur et co-directeur des investissements de Maso Capital, un autre actionnaire de Seven & i.
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(Reportage par Scott Murdoch, Kane Wu et Rocky Swift, Urvi Dugar, Devika Nair et Ritsuko Shimizu ;Version française Florence Loève, édité par Sophie Louet)
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