L'Europe termine dans le rouge, les investisseurs attendent Nvidia

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par Diana Mandia

(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi, mettant fin à deux sessions consécutives marquées par l'apaisement des tensions commerciales, l'attention des investisseurs se portant désormais sur les résultats trimestriels de Nvidia prévus plus tard dans la journée.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,49% à 7.788,10 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,66% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,59%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,66%, le FTSEurofirst 300 de 0,66% et le Stoxx 600 de 0,55%.

L'optimisme quant à une éventuelle résolution favorable de la guerre commerciale a été relégué mercredi au second plan par la publication attendue des résultats trimestriels de Nvidia, thermomètre à la fois des investissements dans le secteur stratégique de l'intelligence artificielle (AI) et des tensions géopolitiques entre Washington et Pékin.

Selon les données compilées par LSEG, le géant américain des semi-conducteurs devrait annoncer une hausse de 66,2% de son chiffre d'affaires trimestriel après la clôture de la Bourse de New York. Les marchés seront également très attentifs à tout commentaire sur les restrictions américaines imposées à la Chine dans le domaine des puces d'IA.

Les résultats de Nvidia arrivent par ailleurs dans un contexte particulier pour le secteur technologique, qui a été durement touché en avril par les turbulences boursières consécutives aux droits de douane annoncés par Donald Trump.

Les investisseurs attendent également le compte-rendu de la réunion de la Fed du mois de mai, au cours de laquelle la banque centrale américaine a maintenu inchangés les coûts d'emprunt et a prévenu de risques accrus quant à l'inflation et le chômage pour la première économie mondiale.

Contribuant également à la prudence, la hausse des rendements des obligations à long terme a repris mercredi alors que les inquiétudes sur la santé de la dette publique se poursuivent en raison de la méfiance des investisseurs envers projet de loi de réductions d'impôts de Donald Trump et une série d'émissions d'emprunts d'Etat japonais et américains accueillies froidement.

VALEURS

Le fournisseur français de matériaux pour semi-conducteurs Soitec a perdu 21% après l'annonce mardi soir du retrait de ses perspectives de croissance pour 2026 ainsi que de ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge d'Ebitda à moyen terme.

Derichebourg a pour sa part abandonné 8,6%, le fournisseur français de services aux entreprises ayant annoncé, selon les analystes, des perspectives mitigées pour le second semestre.

A Londres, le titre Kingfisher a reculé de 3,5% malgré une hausse de 1,8% de ses ventes à magasins comparables au premier trimestre, les résultats n'ayant pas été à la hauteur des fortes attentes des investisseurs.

La banque grecque Alpha Bank a pris 6,8%, UniCredit ayant conclu un accord pour doubler sa participation, la portant à près de 20%.

Le secteur européen de la défense a progressé encore de 0,76% sur fond de tensions accrues entre l'Ukraine et la Russie, ce qui réduit les espoirs de paix dans un avenir proche. Le fabricant allemand Hensoldt a pris 3,9%, et à Paris, Thales a gagné 2% et signé la meilleure performance du CAC 40.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones cède 0,35%, le Standard & Poor's 500 0,27% et le Nasdaq Composite 0,14%.

Aux valeurs, le groupe de mode Capri Holdings, avance de 5,3% après avoir annoncé un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au titre de son quatrième trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Allemagne, le nombre de personnes sans emploi a augmenté plus que prévu en mai, selon les chiffres publiés mercredi, ce qui accroît la pression sur le chancelier Friedrich Merz pour qu'il mette en oeuvre des mesures visant à sortir la plus grande économie d'Europe de la récession.

En France, le produit intérieur brut (PIB) a avancé de 0,1% sur la période janvier-mars, après une contraction de 0,1% au quatrième trimestre, selon les chiffres définitifs publiés mercredi par l'Insee.

Les prix à la production de l'industrie pour le marché français ont pour leur part baissé de 4,3% en avril, tandis que les dépenses de consommation des ménages ont rebondi moins que prévu.

TAUX

Les rendements des obligations d'État de la zone euro ont légèrement augmenté mercredi, mettant fin à une série de quatre séances de baisse.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris 1,5 point de base à 2,5490%. Le deux ans a gagné 0,7 point de base à 1,7980%.

La hausse des rendements est plus marquée aux Etats-Unis, dans le sillage d'une émission en demi-teinte d'obligations japonaises à 40 ans.

Le rendement des Treasuries à dix ans prend 6,3 points de base à 4,4972%. Celui de l'obligation à deux ans affiche un gain de 4,3 points de base à 3,9922%.

CHANGES

Le dollar américain est stimulé mercredi par les perspectives d'apaisement sur le front commercial, et alors que les données sur la confiance des consommateurs publiées mardi ont renforcé l'idée que l'économie américaine reste solide.

Le dollar gagne 0,39% face à un panier de devises de référence.

L'euro perd 0,34% à 1,1290 dollar.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en nette hausse mercredi en raison des risques liés à l'approvisionnement vénézuélien, les États-Unis ayant interdit à Chevron d'exporter du brut du pays sud-américain.

L'Opep+ pourraient par ailleurs convenir samedi d'une nouvelle augmentation de la production de pétrole pour juillet.

Le Brent prend 1,56% à 65,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) augmente 1,74% à 61,93 dollars.

(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)

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