L'Europe attendue en hausse après le sommet Trump-Poutine
par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en légère hausse lundi à l'ouverture après le sommet très attendu entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine qui n'a débouché sur aucun accord de cessez-le-feu ni aucune annonce de sanctions des Etats-Unis contre la Russie ou les importateurs de pétrole russe.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait gagner 0,16% à l'ouverture.
Les contrats à terme signalent une hausse de 0,14% pour le Dax à Francfort, de 0,23% pour le FTSE à Londres et de 0,25% pour le Stoxx 600.
Au cours d'une brève conférence de presse vendredi soir en Alaska (samedi dans la nuit, heure de Paris), Donald Trump et Vladimir Poutine n'ont fait aucune annonce concrète sur le conflit en Ukraine. Toutefois le président américain s'est rangé à la position du président russe visant à trouver un accord de paix global plutôt qu'un cessez-le-feu initial, comme le réclamait Kyiv.
Donald Trump recevra ce lundi le président ukrainien Volodimir Zelensky et plusieurs dirigeants européens pour discuter d'un accord de paix.
"Les actifs risqués pourraient initialement saluer la perspective de la 'paix' mais le scepticisme persistant quant à sa durabilité maintiendra la volatilité à un niveau élevé", souligne John Plassard, stratège chez Cité Gestion.
Outre les négociations géopolitiques, les investisseurs seront attentifs au symposium de Jackson Hole organisé par la Réserve fédérale américaine. Le président de la Fed, Jerome Powell, doit y prendre la parole alors que les marchés anticipent une baisse des taux en septembre face à la dégradation du marché du travail aux Etats-Unis.
"Le président Powell signalera probablement que les risques pesant sur ses mandats concernant l'emploi et l'inflation s'équilibrent, ce qui permettra à la Fed de revenir à un taux directeur neutre", souligne Andrew Hollenhorst, économiste chez Citi Research.
"Mais Powell n'annoncera pas explicitement une baisse des taux en septembre, dans l'attente des données sur l'emploi et l'inflation d'août", ajoute-t-il. "Ce serait relativement neutre pour les marchés qui anticipent déjà pleinement une baisse en septembre."
PÉTROLE
Les cours du brut évoluent sans grand changement après avoir reculé dans les premiers échanges, alors que les Etats-Unis n'ont pas accentué la pression sur la Russie concernant ses exportations de pétrole à la suite du sommet Trump-Poutine en Alaska.
Le président américain a déclaré vendredi qu'il n'était pas nécessaire d'envisager dans l'immédiat des droits de douane contre des pays comme la Chine en représailles de leurs achats de pétrole russe, mais il a dit envisager de le faire "d'ici deux ou trois semaines".
La Chine, premier importateur mondial de pétrole, est aussi le premier acheteur de pétrole russe devant l'Inde.
"L'enjeu principal était l'imposition de droits de douane secondaires visant les principaux importateurs d'énergie russe et le président Trump a effectivement indiqué qu'il suspendrait toute action progressive sur ce front, du moins pour la Chine", pointe Helima Croft, analyste chez RBC Capital, dans une note.
"Le statu quo reste largement inchangé pour l'instant", ajoute-t-elle.
Le baril de Brent progresse de 0,06% à 65,89 dollars et celui du brut léger américain (WTI) gagne 0,19% à 62,92 dollars.
LES VALEURS A SUIVRE :
Les valeurs européennes de la défense pourraient réagir aux suites du sommet Trump-Poutine avant la rencontre prévue à Washington entre le président américain, son homologue ukrainien et des dirigeants européens.
"Pour les valeurs de la défense, la perspective d'un accord qui 'récompense' l'agression plutôt que de la dissuader ne fera que renforcer la détermination des capitales européennes à se réarmer, soutenant ainsi la reprise pluriannuelle des contrats militaires", souligne John Plassard.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les trois grands indices américains signalent une ouverture en légère hausse lundi, après une clôture en ordre dispersé vendredi.
L'indice Dow Jones a gagné 0,08% à 44.946,12 points, après avoir brièvement atteint un record avec UnitedHealth.
Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 0,29% à 6.449,80 points et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,4% à 21.622,977 points.
Sur la semaine, les trois indices ont terminé sur des gains. Le Dow Jones de 1,7%, le S&P 500 de 0,9% et le Nasdaq de 0,8%.
EN ASIE
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo évolue à un plus haut historique (+0,95%) à la faveur de la faiblesse du yen qui favorise notamment les valeurs exportatrices de l'automobile.
En Chine, les marchés d'actions ont touché un plus haut depuis 2015, conséquence d'un rally de plusieurs mois alimenté en partie par l'apaisement des tensions commerciales entre Pékin et Washington.
L'indice composite de la Bourse de Shanghai gagne 1,26% et le CSI 300 des grandes capitalisations avance de 1,55%.
CHANGES / TAUX
Le marché des devises réagit peu au sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine alors que les cambistes sont aussi dans l'attente du symposium de Jackson Hole.
Le dollar est inchangé face à un panier de devises de référence après son repli de la semaine dernière lié aux anticipations accrues de baisse des taux de la Fed en septembre.
L'euro grappille 0,05% à 1,1704 dollar.
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans recule de plus de deux points de base, à 4,306%.
(Rédigé par Blandine Hénault)