Mi-séance
CAC40: en forte hausse avant une semaine particulièrement chargée en statistiques économiques
publié le 15/12/2025
(Zonebourse.com) - Après ses errements de la semaine passée, la Bourse de Paris risque encore de connaître quelques journées agitées pour sa dernière semaine complète de l'année 2025, qui s'annonce particulièrement chargée au vu des statistiques économiques de premier plan se profilant aux Etats-Unis et des nombreuses réunions de banques centrales appelées à rythmer les échanges.
L'indice CAC 40 s'adjuge 1% à 8 155 points. Entre le message peu lisible livré par la Fed et la déception liée aux résultats d'Oracle puis de Broadcom, les marchés d'actions mondiaux avaient peiné à trouver une direction la semaine dernière, comme l'illustre le repli hebdomadaire de 0,6% essuyé par le CAC au bout de cinq séances de yo-yo. Wall Street a également connu une semaine contrastée, marquée certes par l'inscription de nouveaux records historiques pour le Dow Jones et le S&P 500, mais aussi par des pertes finales comprises entre 0,6% pour le S&P 500 et 1,6% pour le Nasdaq.
En dépit de ces mouvements erratiques, la volatilité est restée relativement contenue des deux côtés de l'Atlantique. A moins de 16 points, l'indice VIX du CBOE, qui fait office de "baromètre de la peur" à Wall Street, reste très éloigné de son pic de 28 établi il y a moins d'un mois, tandis que son équivalent en Europe, l'indice de volatilité de l'indice Euro STOXX 50, le VSTOXX, continue d'évoluer sur ses plus bas annuels. Cette accalmie pourrait cependant s'avérer de court durée et la volatilité pourrait bien pointer de nouveau son nez sur les Bourses mondiales, voire tout bonnement devenir la norme en 2026, préviennent les stratégistes.
Pour Amundi, les investisseurs vont devoir dorénavant composer avec ce que le premier gestionnaire d'actifs européen considère être une nouvelle ère de "désordre contrôlé". "Les portefeuilles sont à la fois exposés à des opportunités mais aussi à des menaces, à un moment où les innovations qui améliorent la productivité créent également des gagnants et des perdants", juge Monica Defend, directrice de l'Amundi Investment Institute. Un avis partagé par Scott Chronert, le stratège de Citi pour lequel l'année à venir se caractérisera encore par des performances très inégales entre les spécialistes de l'IA et les autres entreprises n'ayant d'autre choix que de s'adapter à cette nouvelle donne technologique, une configuration dite "économie en K" qui bénéficie à quelques gagnants mais pénalise les moins biens lotis.
Pour l'analyste, cette nouvelle année se présente cependant comme potentiellement très favorable pour les marchés d'actions, mais avec beaucoup plus de volatilité. "Partir de niveaux de valorisation aussi élevés constitue un frein pour le marché, mais pas un obstacle infranchissable", juge le professionnel. "En revanche, cela accroît fortement la pression sur les fondamentaux pour que ceux-ci justifient la poursuite de la hausse", prévient-il. Après trois années de progression continue à New York, Scott Chronert voit encore le S&P progresser de plus de 12% en 2026 pour atteindre le seuil des 7 700 points, après des gains qui atteignent déjà 16% cette année. Si la fin d'année constitue habituellement une période calme sur les marchés, les indicateurs économiques importants prévus dans le courant de la semaine pourraient animer les échanges.
Très attendu par les marchés, le rapport sur l'emploi américain, publié demain, devrait indiquer que l'économie des Etats-Unis n'a créé que 35 000 emplois non agricoles en novembre. Ces chiffres, diffusés avec plus de quinze jours de retard en raison de la fermeture des administrations fédérales, devraient également intégrer les estimations des créations de postes en octobre, évaluées à environ 55 000 emplois, mais pas le taux de chômage pour ce mois, la paralysie du Département du Travail ayant empêché la collecte de certaines données. Par ailleurs, le rapport sur l'inflation de novembre, programmé jeudi, devrait montrer que les prix à la consommation (CPI) ont progressé de 3% sur un an, un rythme inchangé par rapport à septembre, sachant que les données d'octobre ne seront jamais publiées en raison du "shutdown". Les investisseurs surveilleront également les annonces des banques centrales à commencer par celles de la BCE, qui ne devrait pas réserver beaucoup de surprises jeudi avec des taux directeurs qui devraient rester inchangés.
La présidente de l'institution, Christine Lagarde, devrait réaffirmer à l'occasion que la politique monétaire se trouve aujourd'hui dans une "bonne position", mais les nouvelles projections de croissance et d'inflation qui seront présentées à l'occasion pourraient faire évoluer les anticipations des investisseurs. Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre (BoE) devrait décider jeudi d'une baisse de taux d'un quart de point destinée à relancer une croissance économique à l'arrêt depuis plusieurs trimestre. A l'inverse, la Banque du Japon s'apprête à relever à nouveau son taux d'intérêt de 25 points de base, après avoir augmenté par trois fois le coût du crédit depuis le début de l'année 2024. Sur le marché obligataire, les taux continuent de faire preuve de volatilité et le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans, qui avait nettement reflué pour revenir à 4,10% jeudi, repart à la hausse, au-delà de 4,19%, en dépit de l'affaiblissement du dollar. L'euro était revenu vendredi, au-delà de 1,17, à son plus haut niveau en deux mois face au billet vert, une remontée qui pourrait ouvrir la voie, d'après certains cambistes, à l'atteinte du seuil de 1,1750, voire à un retour vers son sommet annuel de 1,1850 d'ici à la fin de l'année, en cas de discours peu accommodant de la part de la BCE.
En hausse de 1,1% à 4 376.6 dollars, l'or poursuit son inexorable ascension qui pourrait l'envoyer, selon les spécialistes du secteur, vers l'objectif de 4 460 dollars à court terme. Un autre élément susceptible d'accroître sensiblement la volatilité du marché se produira vendredi, avec les "quatre sorcières", soit l'expiration de quatre différents types de contrats de futures et d'options, qui débouche le plus souvent aussi sur un gonflement des volumes en poussant les traders à déboucler leurs positions de couverture. A noter que la semaine qui s'ouvre aujourd'hui représentera la dernière complète de l'année, puisque Noël et le Jour de l'An tomberont en plein milieu de semaine cette année.Copyright (c) 2025 Zonebourse.com - All rights reserved.