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La diversification du patrimoine

Le principe de diversification d’un portefeuille est la transcription dans le monde financier de l’adage «ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier». Lors de la constitution de son patrimoine, il est ainsi prudent de le répartir entre différentes classes d’actifs (immobilier, actions, obligations, monétaires etc.). Mais on peut aussi appliquer ce principe au sein de chaque classe d’actifs, par exemple en détenant des actions d’entreprises situées dans des zones géographiques différentes, ou évoluant dans des secteurs différents. Ce principe de gestion repose sur un concept statistique connu sous le nom de «corrélation», que nous illustrons maintenant dans le cadre de la constitution d’un portefeuille d’actions.

A priori, tous les cours des titres financiers n’évoluent pas dans le même sens à tout moment. Certains montent quand d’autres stagnent ou descendent. Ainsi se composer un portefeuille qui ne contiendrait des actions que d’une seule entreprise expose a priori son détenteur à plus de risque (de volatilité) que si l’épargne investie était répartie entre des actions de plusieurs entreprises.

Le principe de diversification repose sur un principe statistique. Si les cours de deux actions ne sont pas parfaitement corrélés entre eux, c’est-à-dire si leurs variations ne sont pas toujours exactement identiques, alors détenir des deux actions permet de lisser les fluctuations du portefeuille.

Un exemple permettra de mieux comprendre ce principe. Le tableau suivant retrace les cours (fictifs) de deux actions, l’action A et l’action B et du portefeuille diversifié, qui comprend la moitié d’action A et la moitié d’action B.

Action A

Action B

Portefeuille diversifié

100

100

100

95

102

98,5

97

101

99

101

98

99,5

Les deux actions sont initialement cotées au même prix, mais leur évolution n’est ensuite pas la même. On voit sur le tableau que la valeur du portefeuille diversifiée varie moins que le cours des deux actions : la baisse d’une action est «absorbée» par la hausse de l’autre.

Un exemple de diversification est la composition d’un portefeuille constitué d’actions de la zone euro. Plus qu’une diversification sectorielle (détenir des actions de différents secteurs de l’économie), il s’agit là d’une diversification géographique.

Le principe de diversification s’étend au-delà des marchés financiers à proprement parler. Par exemple, une personne détenant des actions de l’entreprise dans laquelle elle travaille s’expose au risque suivant : en cas de difficultés de l’entreprise, le cours de l’action risque de diminuer et le risque de licenciement ou de baisse de salaire risque d’augmenter. Ainsi, cette personne risque de voir ses revenus financiers baisser en même temps que son revenu salarié baisse.

Un autre exemple concerne le logement : une personne propriétaire de son domicile a réalisé un investissement dont la valeur dépend de l’état du marché immobilier. Celui-ci dicte aussi les performances financières des entreprises du bâtiment. Ainsi, une personne détentrice de son logement et ayant investi dans les actions du bâtiment risque de voir la valeur de son logement diminuer en même temps que diminue la valeur de ses actions.

Evidemment, la diversification du portefeuille n’est pas une garantie de stabilité de la valeur de celui-ci : lorsque l’économie dans son ensemble est frappée par une crise ou au contraire est en situation de «boom», tous les titres ou presque perdent ou prennent de la valeur simultanément. Cette partie du risque (le risque macroéconomique) ne peut pas toujours être diversifiée.