Le couple rendement risque
La contrepartie de tout gain financier est l'acceptation d'un certain degré de risque ou d'incertitude quant à la réalisation effective de ce gain. En pratique, il existe une relation très étroite entre l'espérance de gain d'un investissement et son niveau de risque, d'ou le terme de «couple rendement risque» ou celui de rendement ajusté du risque. Ceci signifie qu'il ne faut jamais raisonner uniquement en termes de gains potentiels mais qu'il faut aussi toujours considérer la contrepartie en termes de risque ou de pertes potentielles.
Avant d'entreprendre tout investissement financier, il est donc indispensable de définir clairement ses objectifs. Plus l'on souhaite réaliser des retours sur investissements importants, plus le niveau de risque nécessaire pour atteindre celui-ci devra nécessairement s'accroître. A contrario, refuser toute prise de risque, revient à accepter des rendements faibles.
La volatilité est la mesure la plus couramment répandue pour évaluer le risque d'un actif ou d'un placement financier. Elle quantifie le degré moyen de dispersion de ses rendements à travers les scénarios favorables à l’investisseur et à travers les scénarios défavorables. Plus la volatilité est importante, plus cette dispersion est grande et plus le risque est donc élevé. Sur la base des vingt dernières années, il faut retenir que la volatilité moyenne annuelle d'un emprunt d'Etat (obligation) est de 6% environ, celle d'une action de 18% et celle d'une SICAV monétaire est de l'ordre de 2-3%.
Il faut toutefois avoir conscience que le risque varie très significativement suivant la conjoncture macroéconomique. Au cours des périodes de ralentissement économique, la volatilité des actions peut être multipliée par trois ou quatre.
Sans rentrer dans des détails méthodologiques, il est également important de savoir que la volatilité n'est une mesure parmi d'autre du risque et qu'elle est loin d'en être une mesure parfaite. En particulier, la volatilité ne considère que la dispersion moyenne des rendements, propice à des horizons de placement longs. Elle est de ce fait inappropriée pour juger d'évènements rares ou extrêmes, et ou d'occurrence très asymétriques.
Quel est le bon équilibre entre son objectif de rendement et le degré de risque à supporter pour l'atteindre ? Dans les faits, cet équilibre varie aussi très sensiblement au cours du temps en fonction de la conjoncture économique et financière. En moyenne à travers les cycles économiques et les différents actifs financiers, on peut toutefois retenir qu'un placement moyen délivre un ratio rendement-volatilité annuelle de l'ordre de 0,5. On peut tirer deux conséquences de ce chiffre.
D'une part, dans l'expression de ses objectifs: tout pourcentage de rendement supplémentaire souhaité signifie qu'il devra être prêt à accepter au moins deux points supplémentaires de volatilité. Supposons qu'un investisseur souhaite avoir un retour sur investissement de l'ordre 8% par an contre 7% précédemment; toute chose égale par ailleurs, ceci signifie qu'il devrait être désormais prêt à supporter une volatilité de 16% contre 14% précédemment.
D'autre part, un produit ayant délivré sur longue période, un ratio rendement-volatilité durablement supérieur à 0,5 pourra être considéré comme relativement attractif.