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Tout ce qu’il faut savoir sur la finance islamique

5 principes à connaitre A qui s’adresse la finance islamique ? Les défis à relever pour la finance islamique

Un compartiment de la finance éthique, responsable et non-spéculative, la finance islamique s’adresse à tous, pas uniquement aux Musulmans. Ses principes, hérités des valeurs de l’Islam, ont une vocation universelle.

La finance islamique est davantage complémentaire de la finance conventionnelle que directement substituable à cette dernière. La finance islamique ne saurait, au stade actuel de son développement, prétendre à remplacer la finance conventionnelle. La finance islamique moderne n’a guère plus de trente ans. Le total de ses actifs correspond à moins de 1% des actifs bancaires de la planète. A titre de comparaison, les actifs consolidés portés au bilan de la seule BNP Paribas représentent plus du double de la taille de la finance islamique dans son ensemble! Certes la finance islamique connaît des taux de croissance impressionnants, mais cette industrie reste une niche. Ensuite, les institutions financières islamiques ont encore besoin des services que peuvent leur rendre leurs consoeurs conventionnelles. En effet, au regard du principe d’interdiction de l’intérêt, la gestion de leur liquidité et de leurs risques, via des instruments dérivés en particulier, ne peut se faire de manière efficace qu’avec l’appui de banques conventionnelles partenaires. Un exemple intéressant en la matière est celui des compagnies d’assurance islamiques, dites compagnies de Takaful : ces dernières font appel à des services de réassurance ; mais comme les sociétés de re-Takaful sont encore faiblement développées, les compagnies de Takaful s’appuient sur des réassureurs conventionnels. Enfin, au sein des pays musulmans du golfe Persique nous estimons qu’un client sur cinq se dirige spontanément vers des services financiers islamiques ; ce qui veut dire que 80% des clients sont encore séduits par des produits de financement, de placement et d’investissement conventionnels. Cela s’explique par deux raisons : d’une part l’argument religieux ne fait pas mouche à tous les coups ; et d’autre part, la finance islamique n’a pas encore réussi à offrir une gamme de produits suffisamment vaste pour concurrencer de manière frontale l’offre conventionnelle. Cela dit, se prévaloir de son caractère islamique fournit à une institution financière un moyen de différenciation stratégique non négligeable, surtout auprès de la clientèle des particuliers. Il ne faut pas oublier que les clientèles dites « corporates », c’est-à-dire celles des entreprises, valorisent finalement assez peu l’onction religieuse des produits : seuls les intéressent le prix et la qualité du service rendu.