A cette question, certains analystes ne sont pas d’accords.

Pour les équipes de gestion d’Unigestion : « Dans un tel contexte d'incertitude totale et de niveaux de volatilité extrême, notre positionnement a considérablement évolué depuis fin février. Nous prévoyons, maintenant, que l'incertitude entourant la situation du COVID-19 restera avec nous pendant un certain temps et entraînera l'économie mondiale dans une récession. C'est la raison pour laquelle nous avons adopté une position défensive dans notre portefeuille afin de limiter notre participation à la baisse en cas de poursuite du déclin du marché. »


Un constat alarmant partagé JP Morgan Asset Management : « Le double impact du COVID-19 et de la chute des prix du pétrole a porté un coup à l'économie mondiale. Le principal souci est maintenant que la dislocation importante des marchés financiers se répercute sur l'économie réelle, faisant peser des risques sur ses perspectives d'évolution. (…) Nous avons largement neutralisé nos positions à risque et augmenté notre duration. Malgré le niveau actuel des rendements obligataires, la duration a un rôle à jouer au sein des portefeuilles, compte tenu de ses propriétés de couverture dans les périodes d'incertitude accrue. À moyen terme, les obligations devraient rebondir, mais l'ampleur des dégâts économiques durables reste difficile à quantifier, ce qui justifie une note de prudence supplémentaire dans le positionnement des portefeuilles. »

Pour Véronique Riches-Flores, il n’est pas encore temps de se positionner à l’achat sur les marchés et met en avant 3 raisons. Tout d’abord, « la correction en place n’a pas produit, pour l’instant, de phénomène de survente par rapport aux tendances à long terme des marchés qui pourrait justifier, à ce stade, une telle stratégie. » Ensuite, « Jauger des valorisations par rapport à leur histoire des douze dernières années est indiscutablement discutable au regard des questions que soulève la crise actuelle sur ses conséquences structurelles. » Enfin, « Imaginer un retour haussier alors qu’aucun indicateur économique ne suggère d’amélioration et que, selon toute vraisemblance, les informations des prochaines semaines vont dévoiler une extrême dégradation additionnelle de la situation économique et sanitaire est indiscutablement précoce. »

Finalement, seuls les analystes de Vanguard restent optimistes « quant aux perspectives de reprise de l'économie et du marché. La dernière récession mondiale, la crise financière mondiale de 2008 et 2009, a été profonde et longue. Nous ne considérons pas la situation actuelle sous le même angle. La crise financière mondiale a été un château de cartes qui s'est écroulé, une crise d'endettement excessif, avec le système financier lui-même en danger. Le système est désormais plus solide. Et même si nous prévoyons que les économies mondiales se contracteront au deuxième trimestre, nous pensons que la plupart d’entre elles seront en mesure de rebondir fortement plus tard cette année et au début de l’année prochaine, lorsque le choc lié au virus s'atténuera et que la demande refoulée émergera. »