C’est le cas de Michael Strobaek, Global Chief Investment Officer chez Credit Suisse, pour qui selon lui « il est trop tôt pour réinvestir dans les actifs à risque de façon significative, car une nouvelle baisse ne peut être exclue compte tenu de l'évolution de la pandémie et de ses conséquences économiques. Les valorisations des actifs à risque sont certes devenues plus attractives mais, compte tenu de la difficulté d'estimer les gains futurs, il n'est pas certain qu'ils soient bon marché pour autant. » En conséquence, les économistes du groupe bancaire suisse s’attendent à un recul du PIB de 10 à 15% au deuxième trimestre.

Pour les équipes d’Oddo, « il faut s'attendre à un effondrement significatif de l'activité économique, au moins dans les semaines à venir, combiné à une chute des ventes et de bénéfices de nombreuses entreprises. Cela entraîne des distorsions massives, en particulier sur les marchés des actions et du crédit. La volatilité sur les marchés boursiers est proche des sommets atteints lors de la crise financière de 2008 ; le marché des obligations d'entreprises est actuellement presque illiquide, et les ventes n'y sont possibles qu'à des décotes extrêmes.

Enfin, les analystes de Lombard Odier estiment que « l'arrêt presque complet d'économies entières pendant des mois aura inévitablement un impact profond sur la croissance à court terme. Ainsi, une contraction économique d'une ampleur sans précédent se dessine pour le premier semestre de cette année. »

Néanmoins, la banque tente tout de même positiver. « Nous pensons qu’une fois que les mesures de santé publique prises en Europe et en Amérique du Nord commenceront à porter leurs fruits, les mesures de soutien budgétaire et monétaire mises en place par les gouvernements et les banques centrales finiront par déployer leurs effets. Ainsi, au-delà d'une correction inévitable des bénéfices des entreprises au premier semestre de cette année, nous tablons sur une reprise économique au second semestre 2020. Ce qui devrait ramener les résultats des entreprises en territoire positif avant la fin de l’année.