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Décrypter efficacement les informations et les rumeurs

Extrait du livre de Paul Gagey : "Gagner en Bourse par tous les temps, bloc notes d'un Investisseur", publié aux éditions Franel.

L’immense majorité des informations se révéleront en définitive être des bruits. Repérer la bonne information constitue finalement le vrai défi. Les non informations doivent être traitées comme telles et ignorées par l’investisseur. Elles sont à l’origine de la volatilité à court terme des marchés. Les investisseurs surpondèrent l’information la plus récente. Leur attitude est donc appropriée mais disproportionnée par rapport à la situation.

Les informations sur les achats et ventes d’actions par les dirigeants sont souvent négligées. Nul ne connaît mieux une société que ses directeurs. Lorsqu’ils vendent, c’est un signal plutôt négatif. Lorsqu’ils achètent, achetez !

Se méfier des rumeurs

Les informations prennent parfois la forme de rumeurs. Une rumeur qui perdure est vraie. S’il n’y a manifestement pas d’intentions de manipulation (hypothèse improbable) c’est qu’elle est vraie. Dans la plupart des cas, une rumeur profite à quelqu’un, ce qui la rend immédiatement suspecte.

Une rumeur intellectuellement séduisante est souvent fausse ; les rumeurs d’offres publiques d’achat sont, elles, en majorité fausses. Si l’on veut se risquer à une statistique, disons que 75 % des rumeurs le sont, et cela, quelles que soient les époques. Dans les temps difficiles, les rumeurs prolifèrent.

En définitive, il ne faut pas beaucoup d’informations mais de bonnes informations. Surtout, il convient d’éviter le biais si répandu suivant : agir à partir d’une information unique emportant la décision.

Il faut rester objectif face à une information. Là où un investisseur voit une série d’informations concordantes, il opère en réalité une sélection faite par lui-même, pour se forger une opinion en réalité déjà prédéfinie. Nous avons tendance à accepter les données qui nous plaisent et à ignorer celles qui contredisent notre analyse.


À RETENIR POUR AGIR

La plupart des informations financières sont en réalité
des non informations. Ignorons-les ! L’investisseur doit
savoir être paresseux : ne multiplions pas les transactions.
Il faut plutôt investir en cas de mauvaises nouvelles
et désinvestir à la sortie de bonnes nouvelles.
Les rumeurs sont a priori suspectes notamment les rumeurs
d’offres publiques ; mais, une rumeur qui perdure, est vraie.