Histoire de la Bourse
A l’origine, ce que l’on appelle communément «bourses de valeurs» ou «marchés financiers» sont les lieux où s'échangent divers produits financiers mais pas seulement. En effet, pratiquement tous les biens peuvent y être échangés, des titres financiers (actions, obligations...) aux denrées alimentaires, des devises (dollar, euro...) jusqu’aux taux d'intérêt.
Tout s'échange donc, tout se négocie. Mais avant de pouvoir échanger des titres, encore faut-il que ces derniers existent. En France, la première société dont les titres étaient échangeables est née en 1250 à Toulouse [elle restera cotée jusqu'en 1946, sous le nom de Société Toulousaine d'Electricité de Bazacle]. Il faudra ensuite attendre 1540 pour que naisse la première bourse, construite à Lyon, et qui fera concurrence à la bourse d'Anvers.
C’est en 1572, devant la multiplication des «courratiers» [terme remplacé par celui d’«agent de change» en 1639], que Charles IX fixera par édit les règles de la profession afin, notamment, de séparer strictement leurs activités pour le compte de leurs clients et pour leur compte propre.
Mais ce n’est que le 24 septembre 1724, qu’un arrêt établi par le Conseil d’État du roi donne naissance à la bourse de Paris. Cette dernière occupe alors l’hôtel de Nevers et est censée rétablir un semblant d’ordre au sein de l’économie française, bouleversée par la banqueroute du système de Law.
Le système de Law était un système économique développé par l'écossais John Law, recommandant l'utilisation de papier monnaie plutôt que de monnaie métal. Ce système sera en vigueur en France de 1716 à 1720, et fonctionnera avec succès jusqu’à ce que la soumission de ce système à l'État français, notamment par la prise en charge des dettes des finances françaises, et la spéculation sur les actions de la compagnie de Law le conduisent finalement à la banqueroute lorsque les actionnaires, en 1720, demanderont à récupérer leur or, celui-ci ayant déjà disparu pour renflouer les caisses de l'État.
Achevé en 1826, le Palais Brongniart [du nom de son concepteur] accueillit ensuite la bourse de Paris pendant plus de 150 ans avant de laisser place à un système informatisé. En 1800, 7 actions étaient cotées sur la place parisienne, puis 26 en 1826, plus de 800 en 1900, et un peu moins de 1200 titres en 2008.
L’accroissement rapide des volumes d'activités a en effet incité les autorités de marché à développer, à la fin des années 1980, un puissant système informatique, le système CAC [Cotation Assistée en Continu], permettant de gérer plusieurs dizaines de milliards d'euros chaque jour. Ce système a ensuite été remplacé dans les années 1990 par la technologie NSC [Nouveau Système de Cotation].
Au final, la bourse de Paris a été rebaptisée en 2000 Euronext Paris, devenant de fait une filiale d'Euronext qui regroupait en 2002 les places d’Amsterdam, Bruxelles, Paris et Lisbonne. En 2007, le groupe Euronext a fusionné avec le NYSE [New York Stock Exchange] pour donner la holding NYSE Euronext.
Quant au Palais Brongniart, le bâtiment qui est propriété de la Ville de Paris, est actuellement un lieu de conférences, de séminaires et de réceptions géré par Euronext. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, a lancé une mission de définition et de préfiguration de ce que pourra devenir ce site après 2009.