L’incertitude politique restera en place au cours des trois prochains mois ; même si la trêve conclue entre les Américains et les Chinois rassure un peu. Le ralentissement de l’économie mondiale est en marche ; mais pas au point d’envisager un recul de la croissance. Il faut dire que les réglages monétaires vont devenir plus accommodants. Mais sans doute moins que l’avait anticipé les marchés. Vers un sentiment d’entre-deux sur les marchés, avec peu de mouvements à attendre en termes de valorisation sur les principaux compartiments (titres d’Etat, Credit et actions).

Nous restons neutres à trois mois sur le marché des titres d’Etat. Les taux longs se maintiendraient à un très bas niveau aux Etats-Unis et ne progresseraient que peu en Zone Euro, sur fond d’une déception par rapport à une BCE qui ne délivrerait pas totalement à la hauteur des anticipations. Plus spécifiquement sur les pays périphériques de la Zone Euro, dans un contexte monétaire et politique dans l’ensemble porteur, la recherche de rendement de la part des investisseurs permettrait peu ou prou de stabiliser les écarts de taux par rapport à la référence allemande.

A trois mois, notre préconisation pour le Credit est d’être neutre. Nous le réaffirmons pour l’Investment Grade et nous l’introduisons pour le High Yield (au lieu d’être sous-pondéré). Du côté des fondamentaux, l’incertitude politique demeure et la perspective est à des résultats d’entreprise bons pour le deuxième trimestre, mais avec une guidance prudente pour la fin de l’année. Par ailleurs, les primes d’émission sont à nouveau nulles et l’action de la BCE pourrait ne pas répondre complètement aux attentes. A ce dernier titre, un élargissement, certes limité, des spreads, et ceci depuis des niveaux voisins des moyennes de long terme, est attendu.